ANALYSE DU JEU
Attention ! Cette partie contient des spoilers !
I Top 10 des répliques selon moi
II Un jeu édifiant
-
Religion
-
Discrimination
-
Inégalités
-
Le courage de sauver le monde...
III Les personnages
1)Lloyd
2)Mithos
3)Colette
4)Sheena
5)Genis
6)Préséa
7)Raine
8)Regal
9)Zélos
10)Kratos
IV Je voulais être un démon... Le phénomène Abyssion
I Top 10 des répliques selon moi
Faites pas trop attention au classement, il est plus qu'approximatif.
1)«Give me your name and I shall give you mine !»
(Donne moi ton nom et je te donnerai le mien !)
Lloyd, reprise par Raine pour voir ce que ça fait. Souvent dite lorsqu'une personne qui se croit au dessus des autres demande le nom d'un de ceux qu'il regarde de haut, mais pas forcément (à la Tour du Salut Lloyd la sort sans qu'on lui demande son nom). C'est tellement insolent, j'adore !
2)«I am Yggdrasill, leader of Cruxis... and the Desians.»
(Je m'appelle Yggdrasill, chef du Cruxis... et des Désians.)
Yggdrasill, première rencontre dans la Tour du Salut.
3)«Dwarven vow number 1 : «Let's work together for a more peaceful world.».»
(Dicton nain numéro 1 : «Travailler de concert pour le bien d'un monde de paix.».)
Lloyd, peut-être Dirk aussi, lorsqu'on se rend compte qu'il faut agir pour améliorer le monde dans lequel on vit.
4)«This situation is born of the weakness of people not to accept those who are different.»
(Cette situation est née de la faiblesse des gens à ne pas accepter ceux qui sont différents.)
Origin, lors de l'établissement du but du pacte, avant le combat.
5)«Feel the pain ! From those «inferior beings» ! As you'll burn in hell !»
(Ressens la douleur ! De ces «êtres inférieurs» ! Quand tu brûleras en enfer !)
Kratos, quand on a buté la gueule à ce connard de Kvar et qu'il faut l'achever.
6)«The only way to eliminate discrimination is just everyone to be the same.»(à peu près)
(Le seul moyen d'éliminer la discrimination est de rendre tout le monde pareil.)
Mithos, dans les débats idéologiques vers la fin.
7)«I have no further need of you. Begone !»
(Je n'ai plus besoin de vous. Disparaissez !)
Rémiel, juste avant le combat à la Tour du Salut.
8)«I will never give up.»
(Je n'abandonnerai jamais.)
Lloyd à Flanoir, peu avant de partir à l'assaut de la Tour du Salut.
9)«All I desire, it's a fun easy life. That's it. Nothing more, nothing less.»
(Tout ce que je veux, c'est une vie simple et amusante. Ni plus, ni moins.)
Zélos, dans la version où il est tellement démoralisé lors de sa trahison qu'il se suicide en se lançant dans un combat perdu d'avance, juste avant le combat.
10)«I side with the strongest.»
(Je me range du côté des plus forts.)
Zélos, à Mizuho lorsque Lloyd expose sa vision de monde idéal, mais aussi lors de la trahison dans la Tour du Salut.
II Un jeu édifiant
Bien peu ont perçu la profondeur morale que l'on trouve dans Tales of Symphonia. C'est pourtant l'un des aspects qui fait de ce jeu-vidéo bien plus qu'un simple jeu. Mais je pense quand même que même ceux qui n'ont pas perçu consciemment les enseignements de ToS les ont ressenti, dans leur coeur.
1)Religion
Au début, on a l'image des gentils anges, purs, lumineux, bons, et des mauvais Désians qui font tout contre le périple de la régénération. Puis on découvre que le Cruxis et les Désians sont alliés. Pourquoi une telle alliance ? Parce que le but du Cruxis n'est pas de sauver le monde des vilains comme le croiraient les pauvres habitants de Sylvarant, mais de faire croire qu'ils peuvent sauver le monde des vilains. Les gens de Sylvarant, dans une profonde misère, croient très fort en l'Elue et en Martel, et donnent de l'argent au Cruxis, qui, on peut s'y attendre, va alimenter les caisses des Désians quand il y a des surplus. C'est la même idée que celle de Marx lorsqu'il dit qu'il faut se débarrasser de la religion actuelle qui se comporte telle un opium du peuple : le but est de soumettre les gens à quelque chose d'infâme.
On a ici, à peu de choses près, la même vision de la religion que chez Pullman dans A la croisée des mondes : ce qui semble lumière est ténèbres. Tales of Symphonia donne des images fortes de cette vérité qu'ALCDM ne donne pas. En effet, c'est quand même assez marquant d'avoir des sorts d'ange et de lumière comme ennemis plutôt qu'amis. Un exemple marquant :
«Sacred powers, purify those corrupt souls, rest in peace, sinners !... Judgment !»
(Pouvoirs sacrés, purifiez ces âmes corrompues. Reposez en paix, pécheurs. Jugement !)
Cette phrase prononcée par Kratos a été très intelligemment décalée vers sa trahison dans la Tour du Salut dans l'adaptation manga de ToS. Juste après, la foudre divine tombe du ciel pour «purifier», c'est-à-dire laminer ces braves gars qui ne s'attendaient pas à un tel renversement de situation. Ca c'est le genre d'archétype qui donne une vision bien négative de la religion catholique dans l'inconscient. Rien que ça, c'est déjà engagé.
2)Discrimination
La discrimination est paraît-il un leitmotiv dans les Tales of : on a deux espèces qui se détestent mutuellement depuis bien longtemps. Ici, ce sont les humains et les demi-elfes. Les humains sont majoritaires et oppriment les demi-elfes : exclusion, ticket pour un voyage rapide rapide en prison après analyse de sang...
Seulement voilà, les demi-elfes ils en ont eu ras-le-bol. L'un d'entre eux, Mithos, a voulu stopper la discrimination. Mais comme son coeur était fait de haine et d'intolérance, il a voulu faire du mal aux humains puis s'en débarrasser par un génocide total. Entre temps, il a réussi a se faire croire que c'était le seul moyen d'y arriver et donc que c'était bien. Résultat : les fermes humaines avec toutes les souffrances et les morts que cela a engendré.
Lloyd, quant à lui, prône une tolérance envers chacun, qu'il soit humain, demi-elfe, nain... A la fin du jeu, le plus gros travail à accomplir est ce travail de conscientisation pour amener tout le monde à juger les gens pour ce qu'ils sont.
Origin le dit si bien : la discrimination ne vient pas des différences de races, elle vient tout simplement des différences entre les gens. Du moins, entre ce qu'ils ont de fondamental dans leur personnalité. Cette phrase m'a servi d'ouverture à la considération de la discrimination sur les normes sociales, mais j'en reparlerai probablement une autre fois.
Le message reste quand même très basique. Pourtant, trop de gens encore ne l'ont pas compris, et moi-même qui ne suis ni black, ni beur, ni homo, mais qui suis différent, j'en subis encore les foudres. Et ça fait vraiment très mal...
3)Inégalités
«Deux mondes opposés. Lorsque l'un prospère, l'autre dépérit.»
Cette phrase de Sheena explique bien les choses : Sylvarant et Tesseha'lla sont en constante compétition pour le mana, qu'on peut interpréter comme une métaphore de l'argent. Pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué, le logo du jeu illustre ce mécanisme de sablier diabolique (désolé on voit pas bien le soleil et la lune sur l'image de mon site).
Lloyd, en tant que bon idéaliste, veut absolument trouver un moyen de réunifier les deux mondes. Il veut s'attaquer au système. Ce système fait penser aux inégalités qui ont lieu dans notre monde à nous, que ce soit pays pauvres/pays riches ou encore classe dominante/classe dominée. Sans aucune exagération, Lloyd a une mentalité très communiste dans le sens où il veut détruire le système qui crée les inégalités, et ça ça déchire. On ferait bien de l'écouter un peu plus, ce camarade Lloyd.
4)Le courage de sauver le monde...
Quelle déception que de voir tous ces gens autour de moi qui voient la misère du monde et qui me disent : «Ben qu'est-ce que tu veux, on peut rien y faire...». Quelle supplice que de voir cette bande de lâches fuir l'action rebelle à la seule pensée de la police ! Putain, faites comme vos héros ! Même les héros de dessins animés ont plus de tripes que vous !
Tales of Symphonia n'est qu'un exemple parmi d'autres. Car oui, pour sauver le monde Lloyd combat, Colette la gamine combat, ils combattent tous ! Certes, leurs pouvoirs sont augmentés grâce aux exsphères, mais putain, y a d'autres moyens de gagner en force dans la réalité !
Il nous faudra combattre pour sauver le monde. Le notre. Monde qui n'est finalement pas très différent de celui de ToS du point de vue social. Il va nous falloir supporter les regards méprisants, les gens dans l'illusion qui ne veulent pas comprendre, les menaces des gouvernements, des supérieurs hiérarchiques... Il va nous falloir prendre les armes s'il le faut. S'il le faut.
Mais la plus grande force, c'est quand même le courage. Et sans espoir, pas de courage.
Et de l'espoir, en voilà :
III Les personnages
1) Lloyd
«You bastard !»
Lloyd a cela d'extraordinaire qu'au départ, c'était le personnage que je détestais le plus, mais qu'avec le temps, c'est celui que je préférais le plus. Au début de l'aventure, il est irréfléchi, ignorant, et se comporte comme une espèce d'ado qui ne tient pas en place. Mais on voit vite que c'est aussi un homme au grand coeur, toujours prêt à se dévouer pour aider les gens dans le besoin, quitte à s'écarter du périple de la régénération. Par la suite, il devient même un grand idéaliste, toujours rebelle mais beaucoup plus posé. Devenu meneur effectif du groupe, il finit par prendre la place de Mithos, et par là même, le pouvoir.
C'est probablement le personnage qui évolue le plus. Et pourtant, du début à la fin il garde son caractère naïf à la façon de l'Ingénu de Voltaire, qui dit ce qu'il pense haut et fort, même si ça doit remettre en question une autorité établie.
Ce qui est aussi intéressant chez lui, c'est qu'il ressemble sur certains points à son ennemi, Mithos. En effet, les deux veulent éradiquer la discrimination et rêvent d'un monde meilleur. Seulement là où Mithos n'hésitent pas à tuer des milliers et des milliers de personnes pour y parvenir, Lloyd ne souhaite sacrifier personne, car il estime que chacun a un droit à la vie. Quant au devoir de vie, on ne sait pas ce qu'il en pense, faut croire qu'il s'en fout un peu. En effet, il dit à Kratos après l'avoir battu seul à seul : «Tu peux mourir quand tu veux. Mais quand on meurt, c'est la fin.». Il en profite en plus pour renvoyer chier la promesse du paradis après la mort, thème pas vraiment évoqué dans le jeu.
Kratos a bien senti que Lloyd valait plus que Mithos. Lors de leur conversation à Flanoir, Kratos explique à Lloyd qu'il commet des erreurs, mais que contrairement à Mithos, il est capable d'admettre qu'il les a commises. Si tout le monde savait se remettre en question ainsi, le monde s'en porterait mieux : pas de dictatures notamment.
2) Mithos
«You have not the right.»
«Do you think I'm begging for forgiveness ? Ridiculous.»
Un personnage qui ressemble finalement beaucoup à Hitler, ne serait-ce que par ses fermes humaines directement inspirées des camps de concentration même si c'est plus utilitariste. D'ailleurs, j'ai déjà vu quelqu'un sur Internet dire «Heil Mithos !»...
Avant de mourir, la soeur de Mithos Yggdrasill lui a dit que sa dernière volonté était de faire cesser la discrimination. Il a pris le message à la lettre, mais l'a mal interprété de par la rancoeur qu'il éprouvait envers les humains. Ce qui l'a amené à créer les fermes humaines dans le but d'éliminer tous ceux qui ne sont pas de sa race, croyant que les problèmes de discrimination seraient résolus.
Ce qu'il y a de marquant chez lui, c'est que c'est un méchant qui veut faire le bien, mais en plus, que c'est un méchant avec une idéologie. Pour y arriver, il se ment à lui même et se trouve des prétextes (on appelle ça «la rationnalisation» en psychologie freudienne) pour se donner bonne conscience.
Par exemple, il avait le choix entre séparer les deux mondes et faire germer la Graine Ultime pour faire cesser les problèmes de mana dûs à la guerre de Kharlan. Obsédé par la mort de sa soeur, et aveuglé sur le système horrible qu'il allait créer, il choisit de séparer le monde en deux, avec les dégâts qu'on connaît.
A la fin du jeu, tout le monde le lâche. Et je crois qu'il voulait vraiment être ami avec Génis, car il l'a protégé du sort de Pronyma et lui a donné sa flûte histoire de lui faire comprendre que Mithos le petit garçon, c'était lui.
Je n'irai pas, comme Tristan ni Julien, voir Mithos comme un type gentil. Il est de bonne volonté, mais une réelle cruauté l'anime. Mener un génocide de l'espèce humaine, tuer une de ses fidèles servantes, Pronyma, simplement parce qu'elle l'a appelé par son vrai nom, et aussi cette réplique, à la fois bornée et violente (parce que Mithos est un type borné et violent) :
Yggdrasill : Why do you not accept the ideal of a world without discrimination ?
Lloyd : How can you accept the idea of killing thousands of people ?
Yggdrasill : DON'T TELL ME WHAT IS RIGHT OR WRONG !
(Y : Pourquoi n'acceptes-tu pas l'idéal d'un monde sans discrimination ?
L : Comment peux-tu accepter l'idée de tuer des milliers de gens ?
Y : TU N'AS PAS A ME FAIRE LA MORALE !)
S'ensuit un combat où Yggdrasill n'arrête pas de dire aux autres de crever... Mithos, gentil ? Arrêtez, c'est juste un des «meilleurs» méchants de fiction qui existe.
3) Colette
«I'm sorry to be sorry.»
Beaucoup de joueurs n'aiment pas Colette. Beaucoup de motivations sont possibles : elle est conne, elle est blonde, elle est plate, elle est d'une naïveté débile à la Candide, et elle est un peu trop «pure», si vous voyez ce que je veux dire.
Alors que Lloyd n'a jamais vraiment accroché à l'Eglise du Cruxis même s'il ne le montre pas trop, elle est pieuse depuis bien longtemps, et elle continue de croire en Martel, et pire, de croire qu'on pourrait régler les problèmes par la régénération du monde.
Mais Colette est aussi une personne très gentille, un peu trop même (devenir amie avec une Sheena qui voulait la tuer...), et elle a quand même un certain charme qui font que quelques joueurs, même des garçons, l'apprécient bien. Et toujours, toujours, tomber au bon moment, au bon endroit... Je préfère de loin Colette à Zélos, parce qu'elle a un bien meilleur fond que lui.
4) Sheena
«Prepare to die !»
Un personnage pas très intéressant, qui est finalement surtout là pour faire augmenter la moyenne de tour de poitrine de la gente féminine de la compagnie. L'histoire avec Volt, avec les remords et la revanche, est assez intéressante, mais j'ai pas accroché plus que ça. Pareil pour les histoires de ninja.
5) Génis
«I call upon from the land of the dead, to unleash thy fury of thunder !... Indignation !»
Un personnage qui aurait lui aussi être plus développé. Le plus intéressant avec lui est le fait qu'il se fasse séduire par les arguments des demi-elfes voulant leur âge d'or, et qu'il lui a fallu l'aide de son ami Lloyd pour ne pas sombrer de ce côté obscur. Si seulement je pouvais être aussi «successful» que Lloyd... -_.-)
6) Préséa
«...»
Bien triste histoire que celle de Préséa... Même après avoir reçu son serti-clé, elle reste taciturne, parfois froide comme un ordinateur : «Les chances de s'échapper de cette plate-forme sont de 25%.»... Le passage où elle crie parce qu'elle découvre qu'elle avait assassiné son père sans s'en rendre compte m'a vraiment choqué. Je crois que c'est pour ce genre de choses que le jeu mérite d'être déconseillé aux moins de 12 ans, pas pour les combats.
Préséa est le seul exemple de personne dans le jeu rejetée par une différence qui n'est pas raciale. Une illustration qui n'était pas de trop.
Une réplique m'a profondément touché. Génis et Préséa assis l'un à côté de l'autre chez Zélos :
Génis : Préséa, tu es...b...belle.
Préséa : Je suis...b...belle ?
Génis : Je te fais un compliment !
Préséa : Alors toi aussi tu es b... belle.
Cette réplique m'a touché parce qu'on y voit à la fois que Préséa est complètement atteinte, mais qu'en même temps, elle veut rendre l'amour qu'on lui donne. Enfin, pas trop non plus, pour Génis ça reste quand même le gros râteau ! Ah, pas d'amour sans misère...
7) Régal
"Alicia !"
Bien triste histoire que celle de Régal et Alicia, avec encore Mithos comme responsable en arrière plan. Le pauvre en a fait toute une hantise, et une culpabilité ma foi excessive. Car après tout, avait-il le choix ? Alicia avait demandé à être tuée pour ne plus vivre sous cette forme de monstre dégénéré, mais me revient l'image où elle le prend dans ses bras, comme pour faire un câlin...et finit sous son couteau. Même moi ça me choque, alors le pauvre Régal s'est mis ses menottes et s'est auto-administré la taule.
A la fin du jeu, Lloyd lui dit quelque chose de très sage : la vraie peine, ce n'est pas tellement d'aller en prison ou de se faire punir, la vraie peine, c'est d'essayer de vivre sa vie en essayant de la racheter. Ce qui me fait dire que la Justice ne devrait pas, dans l'idéal, punir les gens, mais les aider à vivre leur vie sans commettre à nouveau leurs erreurs. Ce ne serait pas vraiment remplacer les prisons par des hôpitaux psychiatriques, mais l'idée serait d'éduquer les gens pour leur faire comprendre pourquoi ce qu'ils ont fait est mal. Et s'ils ne comprennent pas, c'est peut-être aussi parce leurs actes étaient illégaux mais pas mauvais, comme quoi la discussion reste largement ouverte.
8) Raine
«Loyd, you need to remember that enemy's weakness.»
Un personnage que j'apprécie bien. Toujours aussi folle lorsqu'on parle de ruines, on trouve ça très rigolo au début mais on comprend ensuite que c'est à cause de la fois où sa mère l'a fait fuir, elle et Génis, de Tesseha'lla, par la porte d'outre-monde, en pensant qu'ils vivront mieux. Et c'est vrai, les deux ont plutôt réussi leur vie à Sylvarant, Raine a même pu devenir professeur.
Une fois que Lloyd a grandi, Raine a cessé de lui mettre des baffes. C'est à peu près la seule évolution qu'elle a eu pendant son voyage. Quant à savoir pourquoi elle craint l'eau, je ne sais pas, mais c'est dit dans ToS 2.
Raine et Régal sont les deux seuls personnages de la compagnie à se comporter comme des adultes, sauf Kratos, mais celui-ci «finit» par quitter le groupe.
Raine on l'aime aussi parce que c'est une très bonne soigneuse.
9) Zélos
«I'm just stupid ! Seriously !»
Ah, sacré Zélos... Pas mal de gens l'aiment parce qu'il est très drôle, mais moi je pense que c'est le pire de ceux avec qui on peut jouer car c'est un opportuniste lâche qui se range du côté des plus forts, et le problème, c'est que les plus forts ne sont pas les meilleurs. En l'occurrence, les plus forts ici, c'est le Cruxis, donc d'une certaine manière ce sont les pires... :-(
Aussi, Zélos est un obsédé, et un obsédé pervers qui plus est (regarder Sheena sous la douche...). Il aurait bien voulu initier Colette, mais celle-ci n'a pas compris de quoi il parlait (cf avant les égoûts). C'est quand même marrant parce que Zélos ressemble tellement à une femme qu'au début, j'ai cru que c'en était une !
A noter que ce qui fait la différence entre un Zélos qui aide les amis qu'il vient de trahir et un Zélos qui se suicide en se lançant dans un combat perdu d'avance contre ses amis, c'est juste la confiance que lui accorde Lloyd. Si Lloyd lui fait confiance pour l'épée éternelle, il revient avec les autres, si Lloyd ne lui fait pas vraiment confiance, Zélos perd tout espoir et se suicide. Faut croire qu'en fait, Zélos rit beaucoup, mais que c'est une façade qui lui sert à donner meilleure image de lui et à survivre, parce que dans le fond, c'est quelqu'un de très déprimé :
«My life was a mistake...»
(Ma vie était une erreur...)
Là par contre ça donne pitié de lui. Pour moi en tout cas.
10) Kratos
«Lightning blade ! Super lightning blade !»
Kratos a longtemps été mon personnage préféré, même après avoir fini le jeu. Désormais, c'est Lloyd, parce qu'il me ressemble plus.
Kratos est un des personnages les plus tordus du jeu. On ne sait pas trop ce qu'il veut, tout simplement parce qu'il ne sait pas trop ce qu'il veut. Favoriser le périple de l'élue ? Oui, mais en même temps je sais que ça ne règle rien. Aider le groupe de Lloyd ? Un peu, on peut toujours leur fournir des infos, mais pas se joindre à eux non plus. Et les Rénégats ? D'accord avec eux, mais Mithos ne me lâche pas de l'oeil.
Avec Anna, il lui est arrivé la même histoire que Régal, mais il n'en a pas fait tout un plat.
J'aime Kratos pour son sérieux et pour les leçons qu'il donne à Lloyd, et j'ai toujours senti, même après sa trahison dans la Tour du Salut, que c'était un type bien.
IV Je voulais être un démon... Le phénomène Abyssion
"I want to thank all of you, this is the power that i have been seeking.... All the power is within me, NO ONE will be able to defy...ME !"
Ah, Abyssion... La première fois que j'ai vu le combat, c'était mon frère qui jouait. Il savait qu'il y aurait un combat, mais il n'avait pas idée de la difficulté. Avec un peu d'apprentissage, on bat facilement Abyssion en normal. J'ai réussi à le battre en mania, mais c'était avec un omnidiviseur, que je trouve abusé. En dur, j'ai réussi sans omnidiviseur ni niveaux supérieurs à 100 : ne me reste plus qu'à le battre en mania de façon réglo, mais je crois que j'y arriverai avec des amis pour m'aider... Parce que monter des niveaux pour passer du 75 au 100, c'est long et chiant.
Abyssion est intéressant en ce qu'il occupe une place manquante dans le jeu : le méchant obscur qui sait pertinemment qu'il fait le mal car il n'a besoin d'aucun prétexte pour se donner bonne conscience. Rejet total de la morale, mépris absolu de la souffrance des autres, et volonté de puissance, voilà ce qui l'anime. Et en cela Abyssion ressemble à un démon, mais un mauvais démon, sûrement pas le bon démon rebelle qui serait ici plutôt Lloyd.
Dans la version japonaise, c'est encore plus violent que dans la version européenne. Voyez plutôt :
Le cri de Lloyd au début m'a marqué... Une telle résistance, mais tant d'attaques accumulées...
Le pire avec Abyssion, c'est que j'ai lu que dans un autre Tales of, il y a une autre personne qui veut qui s'arroger le pouvoir de Nébilim, une femme cette fois ci, et qu'elle était encore plus puissante qu'Abyssion... Ca doit être quelque chose, mais je crois que niveau boss difficiles, les uber de Diablo II sont parmi les premiers... Et en hardcore, je crois même que c'est pratiquement impossible.
En tout cas, mort à Abyssion !