Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 17:03

On en entend parler tout le temps, en France, les élections présidentielles arrivent.

A l'adresse des non votants revendiqués (ou pas)

Lors des élections, on va choisir qui va prendre tel ou tel poste hiérarchique dans l'Etat. Pour ma part, je suis opposé à la hiérarchie, du moins, je pense que ce n'est pas le meilleur fonctionnement politique. Alors pourquoi vais-je voter aux élections ? Je pourrais très bien dire "Ne votez pas, instaurez la démocratie !". Le problème, c'est que sur le coup, il y aura forcément une masse de gens qui ne m'écouteront pas, et qui iront voter quand même plutôt que de construire la démocratie, dans laquelle il n'y a pas de chefs. Pourquoi n'y-a-t-il pas de chefs dans la démocratie ? Si vous ne le savez pas encore, lisez l'article La démocratie, ou l'intelligence collective .
Du coup, c'est assez impertinent de s'opposer au système en refusant de voter : les institutions sont là, et ce n'est pas en protestant contre elles de manière très minoritaire (ben oui, il faut reconnaitre ce rapport de force !) qu'on les remplacera par d'autres meilleures.

Un argument qui tue

Aux non votants, j'ai aussi un très bon argument à opposer : il y aura forcément un candidat élu, et comme les candidats ne se valent pas tous, il faut choisir le meilleur.

Choisir le meilleur.

C'est ce qu'il faut faire.

Hélas, ce n'est pas ce que la plupart des gens cherchent à faire.

 

Heberger image

Quand on a le choix entre plusieurs possibilités, c'est assez logique de choisir la meilleure... Non ?

 

Un système quelque peu caricatural

Qui était le meilleur candidat aux présidentielles de 2007 ? Au vu de son programme et de sa sincérité, je dirais Olivier Besancenot. L'explication est trop longue pour que je la mette ici. Donc si tout le monde avait cherché à voter pour le meilleur candidat, après l'avoir déterminé, ce qui est d'un bon sens pourtant extrêmement basique, le résultat aurait été : Besancenot : 100% ; les autres : 0%.
Ça peut sembler un peu caricatural, mais cette caricature n'est que la conséquence logique du système.
On peut l'éviter de deux manières :
-S'organiser collectivement pour que chaque candidat reçoive la part de voix qu'il mérite : Le Pen, 0%, Sarkozy, 0%, Besancenot, disons 70 %, peut-être 15 % pour les Verts à cause d'une idée intéressante que Besancenot n'a pas, etc. Pratiquement impossible.
-Avoir la possibilité de voter pour plusieurs candidats à la fois. Du coup, les justes proportions peuvent se déterminer de façon individuelle, pourvu qu'on ait assez de voix. Proposition intéressante, mais ce n'est pas le fonctionnement actuel.

Que les choses seraient différentes s'il y avait un vote contre et la possibilité de voter pour plusieurs candidats ! Genre trois voix par personne à répartir comme on veut, à ceci près qu'il y a une voix contre maximum.

Avec le vote contre, Sarkozy il serait pas passé en 2007... :-d

Si j'ai une conclusion pour les élections présidentielles et législatives à venir, et bien d'autres d'ailleurs, elle est archi simple :

Faute de mieux, déterminons le meilleur candidat, et choisissons le.

Maintenant si vous avez quelque chose à dire, dites le ou taisez vous à jamais !

Partager cet article
Repost0
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 14:30

Je relaye ici l'article du site de Télérama intitulé "Patrick Buisson, conseiller très à droite du Président". J'estime qu'il n'est pas inutile de faire figurer cet article sur mon blog.

 

L'article peut être lu dans son contexte ici :

 

Patrick Buisson, conseiller très à droite du Président

 

"Patrick Buisson, conseiller très à droite du Président

 

Il est passé par "Minute", "Valeurs actuelles," "LCI"... Avec le journaliste et politologue Patrick Buisson, la droite dure est entrée à l'Elysée. Portrait d'un stratège du président Sarkozy, qui lui voue une confiance aveugle. Au point de lui commander des lucratives analyses d'opinion...

Il défend la messe en latin. Aime passionnément le grégorien et la polyphonie sacrée. Tous les compositeurs du XVIe siècle sont ses compagnons journaliers. « Pour moi, la liturgie est essentielle », dit Patrick Buisson, qui aime citer Cioran : « S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu. » Le soir, Patrick Buisson écrit des livres à succès sur la sexualité des Français sous Vichy. La libido est « le révélateur maximal », assure-t-il, de cette période. Il est intarissable sur la « France horizontale », qui couchait avec l'occupant : deux tomes et quelque mille pages pour ces « années érotiques » (1940-1945, Années érotiques, chez Albin Michel).

 

Durant la semaine, immergé dans un Himalaya de sondages et d'études d'opinion, le politologue Buisson, à la tête de sa société Publifact, enregistre les soubresauts de l'électorat et fournit des conseils très écoutés au président de la République. En tête-à-tête, de préférence. Ou lors de réunions de la majorité, en plus grand comité : plus d'une fois ses analyses sur l'électorat populaire - cette « France du travail », des ouvriers, des employés et des précaires, tentée par l'abstention et qui, pour lui, est la clé des scrutins - y ont fait mouche. Des conseils de stratège facturés 10 000 euros par mois à l'Elysée. Sans compter les très confortables commissions sur les analyses d'opinion commandées pour la présidence (lire encadré).

 

« J'aurais bien aimé l'avoir comme conseiller mais je ne suis pas assez riche ! » plaisante Jean-Marie Le Pen, qui ne tarit pas d'éloge sur cet « intellectuel de la droite nationale qui, au fond de son coeur, partage probablement plus mes idées que celles de Sarkozy ». Le président du Front national, qui n'a pas revu Patrick Buisson depuis qu'il travaille avec l'Elysée - « et depuis qu'il a reçu sa Légion d'honneur », persifle le chef du FN -, a gardé beaucoup d'admiration pour l'auteur de l'Album Le Pen (1) : « C'est le meilleur observateur politique, assure le président du Front national. Le plus intelligent, le plus sérieux. Mais ce n'est pas un homme politique. Pas un militant non plus. C'est un professionnel remarquable, qui a mis ses talents au service des puissants. » Une précision, au passage : contrairement à ce que la presse répète d'article en article - sans doute sur la foi d'une fiche Wikipédia erronée -, Patrick Buisson n'a jamais dirigé la société d'édition de disques de Jean-Marie Le Pen, la sulfureuse Serp, condamnée en 1971 par la Cour de cassation pour « apologie de crime de guerre » après la diffusion d'un disque de chants du IIIe Reich. Le politologue a décidé d'attaquer en justice l'hebdomadaire Marianne sur ce point.

 

Quand il n'est ni à l'Elysée, ni dans ses études d'opinion, ni dans le grégorien, l'ancien chroniqueur de LCI et coïnventeur de plusieurs émissions politiques avec David Pujadas (1OO % politique) ou Michel Field (Politiquement show) dirige en famille, avec son fils Georges, la chaîne Histoire, cadeau offert par Martin Bouygues, patron de TF1, après la présidentielle. « J'ai quitté LCI de moi-même, alors que la chaîne voulait que je reste, rétorque Patrick Buisson. D'autres que moi auraient demandé la direction de l'info ! »


Responsable de la rédaction de Minute, le quotidien d'extrême droite, puis de Valeurs actuelles et du Crapouillot pendant les années Mitterrand, Patrick Buisson ne crache pas sur son passé. Tout le contraire d'un repenti. Avec lui, c'est l'extrême droite décomplexée qui conseille le président. « Il ne dit pas qu'il a viré sa cuti. Il est fidèle à ce qu'il pense », assure Laurent Bazin, le journaliste d'iTélé, qui l'a connu à LCI. Dans les années 90 et 2000, souverainiste et vendéen dans l'âme, Patrick Buisson a été directeur de campagne de Philippe de Villiers, puis proche d'Alain Madelin, et même consultant pour François Bayrou. Mais toujours dans un esprit franc-tireur. Pas apparatchik pour un sou.

 

Glacial au premier abord, individualiste, solitaire, cet homme de 60 ans cultive un look austère, presque toujours de noir vêtu, entre clergyman et Fantômas. Doué d'une mémoire d'éléphant, il est aussi capable d'entonner des chants de la Commune, de parler brillamment de Léo Ferré ou de Sacha Guitry. « Un anar de droite », dit de lui le politologue de gauche Olivier Duhamel. Patrick Buisson s'est offert le luxe de refuser le bureau à l'Elysée que lui a proposé le président. Mais la proximité entre les deux hommes reste forte. Depuis l'automne 2004, depuis que Patrick Buisson a bluffé Sarkozy en pronostiquant, plusieurs mois à l'avance, le non au référendum européen, le président en a fait son spin doctor. Moins médiatique qu'Henri Guaino mais tout aussi influent : « Chez Sarkozy, cela va au-delà du respect, analyse Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de L'Express. Il sent que Buisson a quelque chose qu'il n'aura jamais. Sarko est un nénuphar, il couvre beaucoup de surface mais il n'a pas de racine. »


Plus qu'un sondeur. Davantage qu'un politologue. C'est au « conseiller en transgression », comme dit justement L'Express, que le président Sarkozy rend hommage, avec une exceptionnelle chaleur, ce 24 septembre 2007, en lui remettant la Légion d'honneur dans les salons privés de l'Elysée : « Après Barbra Streisand, j'étais le second à avoir ce privilège », se flatte Buisson. Au cours d'une cérémonie taillée sur mesure, Nicolas Sarkozy se lâche : « Il y a très peu de personnes dont je puisse dire "si je suis là, c'est grâce à eux". Patrick Buisson est de ceux-là. » Et le président de revenir sur les temps forts de la campagne où l'avis de « Patrick » a été si précieux : les incidents de la gare du Nord, le ministère de l'Identité nationale, la pédophilie « innée », l'invocation du pape Jean-Paul II...

 

Si le candidat Sarkozy a siphonné une bonne partie des voix du Front national, c'est en grande partie grâce à Patrick Buisson : « C'est vrai, confirme Jean-Marie Le Pen, il a donné à Sarkozy les mots, les codes, le langage qu'il faut employer vis-à-vis des électeurs du Front national. »


Patrick Buisson rétorque que « ce décodage était assez facile. Il fallait juste intégrer la demande d'Etat qui était flagrante en matière d'immigration, de sécurité et de vie quotidienne. D'ailleurs, il n'y a pas d'électorat FN. Il y a un électorat populaire qui vote parfois Front national, mais aussi communiste et socialiste. Ces électeurs-là pensent à peu près la même chose. C'est ce que je dis aux responsables de gauche. » Parmi eux, le hiérarque socialiste Jean-Christophe Cambadélis et le chef du Nouveau Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, deux anciens trotskistes ne cachant pas leur « estime » pour cet adversaire qui se revendique pourtant de la « génération Occident », le groupuscule d'extrême droite dissous en 1968.

 

Pour Patrick Buisson, l'extrême droite n'existe pas. La « vraie » droite, peut-être. Sa ligne est claire depuis toujours, elle explique tout son parcours, de Minute à de Villiers, de LCI à Sarkozy : réunir toutes les droites dans une seule et même famille, des électeurs du Front national à ceux du centre droit.

 

« Plus que du Machiavel, il y a, chez Buisson, du Sun Zi, un côté stratège militaire chinois ! » renchérit Christophe Barbier. Son Art de la guerre, Patrick Buisson l'a appliqué, durant la campagne 2007, à l'émission Politiquement show, émission phare de LCI animée par Michel Field où le chroniqueur n'a jamais dit aux téléspectateurs qu'il conseillait Sarkozy. Field, qui a fait ses classes à la Ligue communiste révolutionnaire, préfère retenir l'étonnante complicité qui les lie tous les deux. « Est-ce que j'ai parcouru plus de chemin que lui ? s'interroge Field sur le ton de l'autodérision, de toute façon, je passe mon temps à être un alibi... Je suis fatigué par toutes ces oeillères idéologiques ! » soupire l'animateur, qui prête main-forte à Patrick Buisson, chaque vendredi, sur la chaîne Histoire, filiale de TF1, en animant l'émission débat Historiquement show. Field, qui visiblement n'a pas le temps de choisir tous ses invités, ne nie pas « une surreprésentativité d'historiens conservateurs », de monarchistes, ainsi que d'anticommunistes aussi brillants que virulents. Mais rien qui ne l'empêche de dormir.

 

Foin d'idéologie, clame Field ? La remarque est savoureuse quand on sait à quel point la bataille des idées est quelque chose d'essentiel pour Patrick Buisson. D'ailleurs, Michel Field nous confie la fascination du patron de la chaîne Histoire pour Antonio Gramsci, le théoricien communiste des années 30. Pour cet intellectuel emprisonné sous Mussolini, la conquête du pouvoir passait par la bataille des idées, par un combat culturel pour imposer la domination sur la société civile. Antonio Gramsci, justement, que l'on retrouve cité par le candidat Sarkozy - « Il y a du Buisson derrière tout ça ! » confirme Field -, cinq jours avant le premier tour de la présidentielle 2007, dans une fort intéressante interview au Figaro : « Je ne mène pas un combat politique, mais un combat idéologique, soutient le candidat Sarkozy. Au fond, j'ai fait mienne l'analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C'est la première fois qu'un homme de droite assume cette bataille-là. Depuis 2002, j'ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d'idées. » Et Nicolas Sarkozy de rappeler ses interventions pendant la campagne sur l'école en crise, l'héritage de Mai 68 qu'il faudrait « liquider », le « relativisme intellectuel, culturel et moral »...


Sur ce terrain des valeurs, Patrick Buisson est à son aise. Avec un père Action française et ingénieur EDF acquis aux idées de Charles Maurras, le jeune Buisson a grandi dans le « national-catholicisme » cher au penseur d'extrême droite. « Je suis pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, corrige l'homme qui, voyant nos demandes répétées d'interview échouer dans sa boîte mail, tient finalement à préciser : Deux choses pour vous éviter quelques erreurs d'approche : je suis un catholique de tradition. Je ne me range ni du côté des intégristes ni du côté des progressistes. Je n'apprécie ni les fossiles ni les invertébrés. » Amusé par notre demande d'interview accompagnée d'une citation sibylline d'Antonio Gramsci, bien sûr (« Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir. »), Patrick Buisson se livre plus d'une heure au téléphone. Refusant de nous recevoir, il nous parle néanmoins de son anticommunisme, « le fondement de mon engagement intellectuel ». Enfant, il défilait avec sa mère pour protester contre les chars russes à Budapest. A 13 ans, élève au lycée Pasteur de Neuilly, il refuse de marquer la minute de silence en hommage à des victimes de l'OAS. Buisson évoque aussi sa « France de tradition », qui ressemble à la colline éternelle de Vézelay. Fidélité aux racines et à la terre.

 

En visite au Vatican avec le président de la République, Buisson remercia à l'oreille le pape Benoît XVI pour le retour de la messe en latin. Dans ce paysage de la France éternelle où souffle l'esprit, l'islam, deuxième religion de France, fait tache : « Pour lui, l'islam en France, c'est un peu comme l'huile et l'eau. Vous pouvez agiter, il y a quelque chose de séparé et d'inconciliable », résume Christophe Barbier, le patron de L'Express.

 

Avec l'extrême droite maurrassienne, il y a bien la tache de la collaboration avec le régime de Pétain (« La divine surprise », s'exclamait Maurras) et celle, bien sûr, de l'antisémitisme. Patrick Buisson balaie d'un « j'ai horreur du racisme ». Cette culture maurrassienne mâtinée d'Algérie française et d'historiens de référence, comme Raoul Girardet, l'ancien directeur de mémoire de Buisson, n'est-elle que le chant du cygne d'une vieille droite qui séduit encore un électorat âgé ? Ou bien l'affirmation d'une sorte de révolution néoconservatrice qui s'épanouit d'autant plus fortement en France que la gauche est en déroute ? Dans Le Procès des Lumières (2), l'historien des idées Daniel Lindenberg inscrit ce mouvement dans la montée des révolutions conservatrices un peu partout dans le monde. En France, on y retrouve beaucoup des thèmes de la nouvelle droite des années 1970-1980, confirme l'auteur de la maladroite mais prophétique Enquête sur les nouveaux réactionnaires (3), quand le Club de l'horloge d'Yvan Blot et le Gréce, plus païen, d'Alain de Benoist faisaient les beaux jours du Figaro magazine. Avec une constante chez ces courants, remarque Daniel Lindenberg : « La volonté de relire le passé est fondamentale. » Droitiser le débat intellectuel, défaire le magistère de la génération Mai 68, ou ce qu'il en reste, c'est peut-être ça aussi, la touche Buisson. Quand la chaîne Histoire - trop subtile pour être bêtement militante - plante néanmoins le débat sur la torture en Algérie (4) en insistant lourdement sur le FLN égorgeur et l'armée française en position de bouc émissaire, le ton - sous couvert de « politiquement incorrect » - est donné. Quant à la période de Vichy, sujet autrement plus tabou que la réhabilitation du passé colonial, Patrick Buisson l'attaque à contre-courant sur sa libido. L'occasion de brosser le portrait d'une France femelle prise d'une « fureur utérine », qui couche avec l'occupant nazi, « objet de désir », lors d'un été 1940 où « les soldats allemands sont nus du matin au soir » et « la France entière transformée en un immense camp naturiste » (sic). Mille pages d'érudition misogyne et d'érotisme hitléro-cuir. Mais surtout une hallucinante postface, moralisatrice, faisant le saut de Vichy à Mai 68, pour regretter en vrac la perte d'autorité du chef de famille, la contraception et, finalement, l'enterrement, en 2009, de la « France virile ». Isabelle Clarke et Daniel Costelle, les auteurs d'Apocalypse, vont adapter les livres. Le contrat est déjà signé pour un film avec TF1 et deux pour la chaîne Histoire. Mise à l'antenne fin 2010.

 

L'hégémonie culturelle est un combat, Antonio Gramsci avait raison. L'ascension de Patrick Buisson est le versant intellectuel de la lepénisation des esprits. Est-ce lui donner trop d'importance ? Peut-être. Mais il est tout de même entré à l'Elysée et dans le groupe TF1, excusez du peu. A-t-il le sentiment d'avoir gagné une bataille ? Pas du tout : « Prenez TF1. L'écrasante majorité de la rédaction est à gauche. Cette gauche tient encore tous les postes dans le champ culturel et médiatique. On lui a laissé la culture », s'exclame Patrick Buisson. Le message est clair : il y a encore du ménage à faire...

 

Un étrange financement

« Un torrent de boue » se serait abattu sur Patrick Buisson qui crie au « lynchage médiatique ». Vraiment ? En juillet dernier, la Cour des comptes s'interroge sur une convention signée quelques semaines après la victoire de Nicolas Sarkozy entre la présidence de la République et le cabinet d'études de Patrick Buisson. Une simple page, sans appel d'offres, pour 1,5 million d'euros. Auditionné à l'Assemblée nationale, à la mi-octobre, le directeur de cabinet de l'Elysée reconnaît « une anomalie » et « un manque de transparence » dans la collaboration avec Patrick Buisson. Sur la seule année 2008, celui-ci affirme avoir commandé pour la présidence cent trente-quatre études en 2008, pour un montant de 1 082 400 euros. Certains des sondages se sont retrouvés (coup double) sur LCI et dans Le Figaro.Le Parti socialiste réclame une commission d'enquête. Depuis cet été, Patrick Buisson ne commande plus de sondages pour l'Elysée, mais conserve ses 10 000 euros par mois en tant que consultant.

 

Thierry Leclère
Télérama n° 3121

 

(1) Ecrit en 1984 avec Alain Renault, un ancien du groupuscule d'extrême droite Ordre nouveau.

(2) Ed. du Seuil, 2009.

(3) Ed. du Seuil, 2002.

(4) Emission du 29 mai 2008."

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:35

SilvaGunner est un utilisateur de Youtube très connu pour son immense contribution en matière de musique de jeux-vidéo.

 

Il n'a créé aucune musique de jeux-vidéo, mais il en a réuni et ordonné plusieurs centaines, de telle sorte à ce qu'on pouvait toutes les écouter sur Youtube.

 

Ces vidéos Youtube permettaient aussi à de nombreux joueurs de partager leurs bons souvenirs, de se livrer à des délires personnels ou collectifs, de partager leur expérience du jeu dont était issue la musique, de dire ce qui leur plait dans la musique en question...

 

Le compte intitulé "SilvaGunner", et par lequel je nomme son détenteur, a été supprimé, et les vidéos du compte sont devenues inaccessibles.

 

Un ou des imposteurs se sont fait passer pour lui sur Youtube.

 

Un commentateur du site jeuxvideo.com a dit :

 

"Le problème est réglé, vous pouvez désormais reconsulter ses OST's sous son pseudo "GilvaSunner"

http://www.youtube.com/user/GilvaSunner"

 

Ca sent la fraude.

 

SilvaGunner, il est bien sympa sur son site de nous passer des liens vers des sites où on peut télécharger  plein de musiques de jeux-vidéo, mais quand même, la direction de Youtube a commis une faute grave, et elle doit absolument se racheter.

 

Je ne pense pas m'en charger moi même, mais il faut que nous recommencions tout ce que SilvaGunner a fait, en téléchargeant ces multiples musiques, et en les mettant en ligne de façon organisée sur Youtube.

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 22:46

La maladie infantile du communisme : tel était le nom que Lénine donnait à ce que beaucoup d'entre nous appellent aujourd'hui : le gauchisme. L'emploi de cette expression est justifié, car bien souvent, c'est la rage de voir l'ampleur de la misère du monde qui rend communiste, et donne la volonté de transformer la société dans le bon sens.
Hélas, c'est une erreur de camper sur sa rage : on se lance alors dans des affrontements contre les forces de l'ordre par simple agressivité, bien souvent dans des mouvements minoritaires voués à l'échec.
Un camarade disait ici que le gauchisme, c'est théoriser l'impatience. Quand on est impatient et qu'on le reste, une théorie foireuse peut laisser croire que c'est une bonne chose... Je dirais plutôt que le gauchisme est une forme d'extrémisme des gens se voulant de gauche axée sur la violence et le sectarisme. Pas toujours les deux à la fois, m'enfin... Ca va souvent ensemble.

Dans le contexte actuel...

Actuellement, le risque n'est pas tellement de voir des négociations vouées à la perte, mais plutôt une bordelisation du mouvement en cours. Des lycéens pourraient répondre aux provocations des forces de police, et agresser ces forces de police, ce qui serait une erreur considérable pour qui voudrait lutter contre le mal en ce monde.
Sous l'injonction du gouvernement, des proviseurs de lycée interdisent le droit de réunion des lycéens dans leur établissement. Ceci est inadmissible : les lycéens doivent pouvoir se rassembler dans leur établissement, et se réunir pour décider de la marche à suivre.
D'autres personnes pourraient aussi céder aux provocations policières.

Quoiqu'il en soit, il faudrait que se mettent en place des services d'ordre (SO) afin d'éviter tout débordement.

Quant aux jeunes, il serait bon que les plus anciens leur fassent part de leur expérience : elle nous sera très utile en ces temps décisifs.

Un pour tous, tous pour un ! La grève générale est en marche, et c'est en nous organisant tous ensemble que nous la ferons exister.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 17:37

En politique, quelle est la différence entre la droite et la gauche ?

Cette question là, on ne se la pose pas assez souvent... A un tel point que certaines personnes se revendiquent à la fois de la droite et de la gauche... Mettons donc les choses au clair.

Classiquement, il y a deux définitions de la droite et la gauche :

-La droite cherche à conserver l'état des choses actuel, la gauche s'y oppose.
-La gauche défend l'intérêt du plus grand nombre, alors que la droite défend des intérêts minoritaires.

La définition que je retiens est la deuxième : après tout, quand Sarkozy et son gouvernement créaient de nouvelles lois à toute pompe, la plupart des gens de gauche souhaitaient revenir en arrière, empêcher le changement imposé par l'UMP, à un tel point qu'on les a décrié comme étant des conservateurs.

Toutefois, l'opposition essentielle dans cette histoire, c'était l'opposition d'intérêts contradictoires : ceux de la bourgeoisie, défendus par l'UMP, et ceux du peuple tout entier, défendus par la gauche.

Ainsi, une personne individualiste, qui ne pense qu'à elle et se contrefout de ce qui peut arriver de mal aux autres, se rapprochera plus d'une mentalité de droite. Au pouvoir, le caprice devient arbitraire, le favoritisme devient népotisme, et le gagne-pain devient un vol de masse.
De la même façon, les nazis défendaient une politique droitière : ils défendaient bel et bien l'intérêt de l'Allemagne, ou plutôt, de l'idée qu'ils s'en faisaient, mais au mépris le plus total des autres peuples qui pouvaient bien habiter cette planète. Ce nationalisme a débouché sur une guerre qui fut probablement la plus meurtrière de toute l'histoire de l'humanité, la seconde guerre mondiale, où l'on a pu voir la couardise et l'obéissance aveugle se mettre au service de la machinerie nazie, menaçante.

En général, les gens qui se revendiquent de la gauche sont plutôt humanistes : ils défendent l'intérêt de l'humanité toute entière. Pour ma part, je pense qu'il ne faut pas négliger pour autant les autres espèces animales capables de souffrance ou de bonheur : quand je vois sur Internet qu'on tue à la chaîne des centaines de poussins mâles dans un hachoir... ça me fait mal au coeur. Seuls des monstres peuvent faire ça.

... Il y a une différence fondamentale entre la droite et la gauche, un fossé que l'on ne pourra jamais, jamais combler.

Un jour, des étudiants résistants ont voulu bloquer un Conseil d'Administration d'université (CA). Il s'en est suivi une course poursuite entre les étudiants, une sorte de jeu du chat et de la souris où les vigiles courent après les étudiants sans jamais arriver à les attraper. Au final, tout le monde est sorti du bâtiment, les deux camps se sont battus avec des boules de neige, un vigile s'est pris une grosse boule de neige bien dure méchamment bien lancée, et là, il a dit :

"Dans le monde y a les forts et y a les faibles, les forts c'est les gens qui travaillent et qui réussissent parce qu'il le méritent, et les faibles c'est les gens comme vous, et il faut les écraser !"

Voilà ce que c'est la droite ! Des connards qui n'en ont rien à foutre des autres, et qui sont prêts à les détruire pour leurs p'tits intérêts à eux ! Ce mec là a dit tout haut ce que tous les gens vraiment à droite pensent tout bas.

...

Il serait temps que certaines personnes clarifient leurs positions. Pour ma part, je pense que des partis comme le PS ou le Modem campent sur des positionnements un peu bâtards. Et franchement, je me fais plus de soucis pour l'idéologie du PS que pour celle du Modem...

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 12:20

Je pars du constat que trop de gens autour de moi ne comprennent pas la nécessité de se mobiliser dans le mouvement de grèves, de manifestations et d'assemblées générales pour faire cesser les régressions sociales et réanimer la gauche.

Ce matin, j'ai testé la stratégie de la mobilisation éclair, avec un mouvement qui part spontanément et se grossit et se construit à une allure fulgurante. Les autres n'ont pas voulu l'adopter, du coup j'ai mis ça de côté, pas la peine d'aller se ridiculiser tout seul à gueuler devant des sourds...

Donc voilà, je me suis dit que si les autres ne veulent pas faire l'effort, et ben ce serait à moi de le faire. Je me suis dit que s'ils avaient conscience de ce qui nous tombe sur la gueule, excusez moi l'expression, et ben ils comprendraient l'ultime nécessité de se mobiliser contre l'état des choses et pour aller de l'avant.

Voici donc la liste, cette fois ci plus précise, des différentes réformes nocives faites par la droite depuis l'élection de Sarkozy, les plus anciens sauront mieux que moi expliquer les reculs sociaux des années précédentes, je les laisse faire ce qu'ils ont à faire.

Cette liste n'est pas issue d'une lecture assidue des textes de loi tels qu'ils ont été adoptés, mais d'un raisonnement approximatif quoique performant sur la politique de la droite en France depuis les dernières années.

-La loi dite du "service minimum", qui touche le secteur du rail et de l'éducation, est une loi anti-grève dont le but est de rendre les formalités d'établissement de la grève plus difficiles. Ce n'est pas un hasard si cette loi touche les cheminots et les profs, c'est parce que ce sont des secteurs très mobilisés, du moins, c'était le cas avant, on entend moins parler des cheminots désormais...
-La LRU, aussi appelée "loi Pécresse", est une loi dont le but est de privatiser les universités et de les mettre au services des dirigeants d'entreprise locaux. C'est une loi fondamentale, sur laquelle a été construite celle de la masterisation des concours de l'enseignement. Il y avait l'idée de se rapprocher du modèle américain : une multitude d'universités avec peu de moyens et dont les diplômes sont pas reconnus même si l'inscription coûte dans les 4 000 $ à l'année (et non, ce n'est pas gratuit...), alors qu'à côté de ça, il y a quelques universités d'élite réservées aux enfants de riches comme Yale ou Harvard, et là les frais d'inscription c'est plutôt 50 000 $ à l'année... L'optique de la LRU, c'est aussi faire du savoir une marchandise et de transformer la fac en entreprise en mettant les universités en concurrence entre elles par exemple...
-Des suppressions de postes massives, dans la recherche, dans l'enseignement, dans la santé, dans toute la fonction publique. Le gouvernement a comme objectif, sur le long terme, de diviser par 2 le nombre de salariés de l'Etat. Et c'est très ennuyeux...
-Une violence à la hausse de la part de la police et des vigiles, certaines morts jaillissant à la surface dans des grands media nationaux, avec de piètres défenses de la part des tueurs... Je pense à ce jeune voleur qui a été frappé par des vigiles dans un magasin, que l'on a retrouvé mort, et que les vigiles ont dit que c'était de la faute du voleur, qu'il était pas en très bonne santé... Certes, des vigiles, ce ne sont pas des policiers, toutefois, un climat de violence s'installe progressivement dans ces sphères là.
-Un racisme qui cherche ses prétextes dans les formalités administratives pour défoncer des portes de maison, tendre des pièges vicieux et traquer, emprisonner, expulser des gens qu'on trouve un peu trop noirs, un peu trop beurs, pour avoir le droit de vivre ici. Sans compter tout ce qui se passe en ce moment avec les Roms...
-Des travailleurs licenciés par milliers sous prétexte de la crise économique, dont les media nationaux nous parlent très peu, mais forcément, le gouvernement fait pression pour que la presse et la télé nous cachent l'essentiel, c'est pas nouveau, c'est juste que là ça ressemble de plus en plus à de la dictature à la Berlusconi...
-A côté de ça, depuis que Sarkozy est élu, la droite n'a jamais su autant exploiter les faiblesses de ses adversaires. Les trahisons des dirigeants syndicaux, elle les a institué. Elle appelle ça : "le dialogue social". C'est ainsi que l'on a pu voir les mots d'ordre des directions syndicales à la baisse, et que Bernard Thibault a carrément dit qu'il était contre la grève générale, ce qui lui a coûté de se faire traiter de "racaille" par un responsable syndical de la CGT de Continental en 2009, et oui, quand on fait de la merde, des insultes comme ça, on les a pas volées...
-Plus que jamais, la droite au pouvoir dans la Vème République se sert de la division : diviser pour régner, on ne change pas les vieilles méthodes malicieuses qui ont fait leurs preuves. C'est ainsi que les réformes se sont faites secteur par secteur, et le pire c'est que ça a marché ! Chacun se mettait à tirer la couverture vers lui, la convergence des luttes ne se faisait pas, mais c'est en train de changer, les gens commencent à comprendre qu'il y a un projet global et qu'il faut s'unir pour le défaire.
-La France fait la guerre. En même temps c'est pas nouveau, mais aller en rajouter une couche en envoyant des gens se faire tuer en Afghanistan dans un pays dans lequel la situation est dramatique et où il est extrêmement dur d'améliorer les choses, non franchement, c'est irresponsable.
-Ils veulent tout privatiser : la poste, la SNCF, l'école publique, les hôpitaux... Le problème, c'est que toutes ces choses là sont des services essentiels qui devraient être accessibles à tous, ce qu'on appelle "des services publics". Mais le but d'une entreprise privée, ce n'est pas de rendre un service aux gens, mais d'enrichir le patron qui la possède : cela entraîne des hausses de prix, une exploitation accrue du personnel, des horaires de travail plus difficiles, des baisses de salaires aussi, ceci va dans le sens des capitalistes...

La liste est longue, et je n'en ai fait ici qu'une infime partie. Essayons donc d'en voir les conséquences.

Karine a 19 ans, elle a un bac ES et elle fait des études de sociologie, pour travailler dans l'animation. Elle est en 2ème année à l'Université de Grenoble, malheureusement, elle n'a pas assez d'argent pour financer ses études : son loyer dans un appartement privé coûte 500 € par mois, la restauration coûte dans les 5, 6 ou 7 euros selon les différents établissements privés qui vivent d'une clientèle étudiante, contrairement à d'autres élèves de sa classe, elle refuse à faire les poubelles pour voir ce qu'on peut y trouver, pour dépanner. Elle a 15 heures de cours par semaine, les cours magistraux sont inbuvables, l'organisation du cursus est très mal faite, on ne sait pas comment vont se dérouler les examens, les annales sont introuvables, en tout cas, personne n'a l'air de savoir où elles sont, si il y en a, les révisions s'annoncent difficiles, tout le monde est dans le flou.
Pour financer ses études, elle ne demande pas d'argent à ses parents, ils sont endettés et elle a peur de les blesser en leur demandant un versement mensuel, non, elle veut être autonome, gagner sa vie toute seule, elle cumule les petits boulots, caissière de supermarché, pendant 2 semaines, hôtesse d'accueil à l'endroit où elle vit, pendant 2 mois, garde d'enfants, juste pour un week-end, puis encore un autre finalement, tout ça pour des salaires de misère et parfois au détriment des cours qu'elle est sensée suivre. L'argent part vite, elle a acheté une voiture dans l'été à 4 000 euros, n'ayant pas l'argent, elle a fait un emprunt au CROUS, qui ne sert guère qu'à ça, les bourses n'existent plus, et on considère que c'est aux étudiants de payer les constructions de nouveaux logements, du coup Karine est endettée.
Ses parents aussi car ils travaillent tous les deux à temps partiel : ils ont déjà cherché des emplois stables et confortables, ils n'en ont pas trouvé, de plus, ils galèrent pour faire garder Kévin, le petit frère de Karine, qui a 7 ans. Sa grande soeur Eva, qui a 12 ans, l'a déjà gardé pendant les vacances, mais aussi pendant les cours, qu'elle ne voulait surtout pas louper, par peur de se retrouver sans diplôme reconnu dans une situation de pauvreté et de mépris de la part des supérieurs hiérarchiques, du coup, elle en a eu marre, elle s'est disputée avec ses parents pour dire qu'elle ne pouvait plus garder son petit frère parce qu'elle voulait aller en cours. Eva s'est mise à bosser âprement : elle est plutôt bonne élève, mais ils sont 47 dans sa classe de 5ème, certains sont très bruyants, c'est souvent le bordel en cours, les profs sont débordés et passent leur temps à faire la police. La prof de maths est en arrêt maladie, elle a craqué, elle déprime, la remplaçante est une novice qui ne sait même pas comment écrire le mot "multiplication". Les garçons passent leur temps à mater son cul et elle se rend compte de rien. Il y a du bruit dans la salle, personne ne l'écoute, et elle continue à parler comme si de rien n'était. Même Eva a du mal à ne pas se laisser perturber. Les parents d'Eva, toujours en recherche d'un emploi stable, ont laissé tombé Pôle emploi et profitent de leur temps libre pour s'occuper de Kévin. Malheureusement, deux parents et deux enfants, ça coûte cher, surtout quand on a des emplois à temps partiels et où on gagne que 1 000 euros par mois pour un couple... Tellement cher que les parents de Karine, d'Eva et de Kévin se sont mis à emprunter de l'argent à la banque. N'arrivant pas à rembourser, craignant avec effroi la venue des huissiers de justice, ils ont fait un nouvel emprunt, passant de l'endettement au surendettement. Mais ce ne sont pas les seules dépenses qui les préoccupent.
Car parmi les grands-parents de Karine, d'Eva et de Kévin, l'un d'entre eux a été licencié, à 55 ans, et ne touche qu'une retraite de 200 euros par mois, ce qui n'est pas assez pour payer son loyer. Il a donc appelé en urgence sa fille Juliette, la mère des trois enfants, pour venir squatter chez elle, et avoir de quoi vivre, ensemble, en famille.
Juliette et son mari, Bruno, ont accepté, mais ceci alourdit encore la dette qu'ils portent. La banque considérant qu'on ne prête qu'aux riches, elle fait entendre sa réticence à renouveler un nouvel emprunt pour rembourser le précédent.
Quant à Marie, la grand-mère paternelle de Karine, Eva et Juliette, elle vit seule dans un appartement loin d'ici. On a pas eu de nouvelles d'elle, tout ce qu'on sait, c'est qu'elle devait voir le médecin généraliste pour qu'elle prenne rendez-vous avec un spécialiste de l'audition, car elle entend très mal, et cela lui donne beaucoup de difficultés à communiquer avec son entourage. On n'a pas eu de nouvelles depuis.

Pendant ce temps, Rachid rôde dans la rue. Il est à la recherche de tout ce qui peut se vendre : sacs à main de luxe, baskets Ferrari, chaussures Nike couleur or. Les poubelles réservent parfois de bonnes surprises : la semaine dernière, il était tombé sur une chaîne hi-fi... On sait pas trop si elle marche, mais quand on veut vendre on veut vendre.
Rachid n'a pas de travail. Il aimerait bien en avoir, seulement voilà, on le rejette avant même de l'embaucher, parce qu'on lui dit que Rachid n'a pas de papiers, et que si le restaurant venait à être contrôlé par la police, le directeur risquerait d'avoir des ennuis. Pas de papiers, pas de boulot. Il aimerait bien offrir de l'argent à sa famille en Afrique pour qu'elle puisse vivre, mais il ne gagne que 300 euros par mois, couci couça, ça varie, et il n'a toujours pas réussi à surmonter les difficultés administratives pour créer un compte bancaire ici, en France, du coup, il vit dans un squat délabré, avec d'autres squatteurs avec qui il est devenu pote. Il a déjà entendu parler de réseaux lui permettant de surmonter les problèmes dûs à son absence de papiers, mais il a peur de bousculer l'équilibre, en craignant que ce soit pire s'il essaye d'obtenir un titre de séjour et un travail avec, que de continuer comme il fait maintenant, avec sa bande de potes et son squat. Ce qu'il ignore, c'est que la police n'apprécie pas trop les squats, et va parfois les disperser dans la violence dans le plus nul des intérêts. Ca s'est passé pas bien loin, il y a deux ans, mais Rachid ne veut rien changer et veut conserver son mode de vie actuel.

J'espère que ceux qui me lisent commencent à comprendre de quoi je veux parler quand je dis que "ça va pas être tenable".

La voilà la France d'après de Sarkozy. Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère, la discrimination raciale omniprésente, la peur, la violence gratuite, l'ignorance, la déprime, et l'effort, encore et toujours et sans cesse, l'effort...

Les efforts, c'est maintenant qu'il faut les faire. Parce que c'est beaucoup plus facile. Parce que ça peut nous ouvrir des portes vers l'avenir.
Essayez donc, collectivement, la stratégie de la mobilisation éclair, qui éclate spontanément et se gonfle d'elle même, vous m'en direz des nouvelles...

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 03:22

Je vais expliquer ici, pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, en quoi la politique de Sarkozy est mauvaise et pourquoi il faut s'y opposer.

Je ne pourrai pas faire une liste exhaustive de tout ce qui ne va pas, je ne suis pas assez informé pour cela, mais rien que ce qu'il y a là, c'est une raison amplement suffisante pour aller en manifestation !

-Tout est privatisé. EDF, les facs, la SNCF... Il est loin le temps où on avait un seul opérateur téléphonique. Les conséquences de tout ça ? Les prix qui augmentent, que ce soit pour l'électricité comme pour les frais d'inscription à la fac, les prix des cités U qui augmentent, le prix du ticket U qui augmente (+10 centimes cette année !), le prix des trains qui augmente...
-Ils sont complètement dingues : ils veulent diviser le nombre de fonctionnaires par deux ! Ca veut dire 2 fois moins d'infirmières, 2 fois moins de professeurs, deux fois moins de cheminots... Ca veut dire des trains qui tombent en panne et qui sont jamais à l'heure (comme c'est déjà le cas en Angleterre !), ça veut dire des classes surchargées où c'est le bordel et où on y comprend rien, avec des profs mal formés à cause de la réforme des concours de l'enseignement, les facs qui sont mises en concurrence les unes contre les autres, avec quelques universités d'élite réservées aux plus riches, et les autres qui sont des universités poubelle où les diplômes n'ont aucune valeur parce qu'ils sont pas reconnus à l'embauche, le temps d'études qui se rallonge, les crèches qui ferment, les écoles qui ferment, des ouvriers comme les Conti qui sont licenciés par de foutues histoires de finance, sans compter toutes les attaques racistes contre les noirs et les arabes, principalement, avec la création des centres de rétention administrative, à Lyon, à Vincennes, les expulsions immondes dans les bateaux, dans la cale, à 1 m² par personne, le contrôle des media avec des chaînes de télé et des journaux qui nous parlent de tout sauf de ce qui se passe vraiment, les projets de loi qui passent en force sans que personne soit au courant, les flics qui tuent des gens sans que personne soit au courant, les grèves qui éclatent, dans les CROUS, dans les gares, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les universités, dans les laboratoires, dans les Archives nationales, dans les musées, dans les tribunaux, tous les chômeurs, les retraités, les gens qui ont pas de travail et qui aimeraient bien en avoir qui manifestent pour de meilleures conditions de vie, tous les étudiants qui réclament plus de moyens pour leurs facs, tous les lycéns qui réclament le retrait de la réforme des lycées qui est aujourd'hui inapplicable, les ouvriers qui se mettent en grève, les nounous qui se mettent en grève, les cadres qui se mettent en grève ! On a essayé de nous le cacher, de nous distraire, mais ce n'est pas le moment de se distraire ! Sarkozy a manipulé les media, il a renforcé le contrôle de l'Etat sur la presse et la télévision, même les journalistes se sont mis en grève, voyez vous ça !
Le rallongement du temps de travail hebdomadaire, le rallongement de la cotisation des retraites, le chômage des jeunes, la précarité, la hausse des prix et la stagnation, voire la baisse des salaires, voilà dans quel sens va la politique du gouvernement ! Les vieux devront demander de l'argent aux autres parce que leurs retraites seront insuffisantes, les jeunes devront demander de l'argent à leurs parents et vont avoir de plus en plus de mal à devenir autonomes, avec la liberté d'expression qui est attaquée, les attaques qui vont dans le sens de la propriété intellectuelle et qui veulent nous empêcher de télécharger des films et des musiques sur nos ordinateurs, bordel de merde, y en a marre !

Ne vous rendez-vous pas compte ? La "France d'après" que nous construit Sarkozy n'est pas une société vivable. On en mourerait.

C'est pourquoi il faut s'y opposer. Tout de suite. Que ceux qui sont déjà en grève agissent, qu'ils aillent de l'avant et cherchent des contacts pour la convergence des luttes, que ceux qui ne sont pas encore en grève se mettent en grève, que ceux qui veulent manifester manifestent, et on n'a pas à attendre le 2 Octobre pour ça ! Que les assemblées générales se fassent partout dans les lieux de travail, d'études, de vie, que les trains circulent gratuitement, que les bonnes idées fassent leur bout de chemin, que les mauvaises s'effritent par le dialogue et disparaissent, que les discussions se fassent, sur tous les sujets, sur le sexe, sur l'alcool, sur la drogue, sur le capitalisme, sur les oeuvres d'arts, sur les jeux-vidéos, les films, les expériences personnelles, l'imagination au pouvoir !

Que les créations pleuvent par milliers, chansons, dessins, slogans, bricolages, poèmes, films, photos, que partout l'effervescence prenne et que l'opposition mette un terme à la politique de la droite et construise un monde meilleur, que les contacts se fassent à l'étranger, en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, que toutes les luttes convergent et nous amènent à dépasser l'exploitation de l'homme par l'homme, le mensonge et la servilité.

Le temps presse. Qu'attendez-vous pour vous bouger le cul ? Là, tout de suite, maintenant.

Informons nous et diffusons l'information ! D'ailleurs ce site en regorge, d'informations :

http://www.convergencedesluttes.fr/

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 17:23

Il est un mot dans la langue française, probablement récent, qui s'écrit "sociaux-traîtres". Il existe aussi au singulier : "Ouais, espèce de social-traître !" (dit ironiquement). Les forces rebelles utilisent parfois des mots à la con, et j'ai déjà consacré un article où je les incendiais sur ce point. Mais dans cet article-ci, je vais essayer d'expliquer par l'exemple ce qu'est un social-traître : ce mot là est souvent usité par les forces rebelles, et sa valeur est grande. Voyons donc ce que ça signifie :

1- Des méchants qui se font passer pour des gentils (ou alors qui le font pas exprès)

Les syndicats, c'est là pour aider les travailleurs à se défendre. En France, le principal syndicat est la CGT, la Confédération Générale du Travail. Actuellement, son chef est Bernard THIBAULT, qui en est depuis 1995 le secrétaire général. Très actif dans le milieu des cheminots à l'époque, sa vigueur lui a valu une renommée suffisante pour accéder au poste de secrétaire général, qu'il occupe encore à ce jour.

Un nombre ahurissant de changements de lois ont été effectués par la droite depuis l'élection de Nicolas SARKOZY au poste de président de la Vème République. Ces réformes sont pour un nombre significatif autant d'attaques contre les travailleurs, fussent-ils ouvriers, infirmières, professeurs, postiers, ou chercheurs. Le fait n'est pas nouveau : il s'agit de réduire les dépenses de l'Etat, quitte à saigner l'économie à blanc. Mais l'élection de Nicolas SARKOZY le 6 Mai 2007 a sensiblement accéléré le processus.

En toute logique, la CGT aurait dû faire entendre son refus de toutes ces attaques, que ce soit la loi anti-grève du service minimum, la privatisation d'EDF, la disparition des régimes spéciaux avantageux des retraites, et bien entendu, la pure folie qu'est le souhait de diminuer de 50% le nombre de fonctionnaires sur le long terme. Face à une oreille difficile, la CGT aurait dû hausser le ton jusqu'à satisfaction des revendications allant dans le sens des travailleurs, que ce soit le refus des réformes régressives imposées par la droite, ou, tout simplement, des hausses de salaires et le refus des licenciements massifs dûs à la crise économique, et dont les media nationaux nous cachent souvent l'ampleur.

Que s'est-il passé ? En Octobre 2007, un certain nombre de manifestations interprofessionnelles se sont levées, avec principalement comme motivation le refus de la politique régressive du gouvernement, que ce soit la privatisation d'EDF, la loi du service minimum pour les cheminots, ou la LRU (Loi de Responsabilité des Universités, aussi appelée "loi Pécresse", du nom de la ministre qui en est à l'origine, Valérie Pécresse).

Attardons nous un peu sur le cas de la LRU, étant donné que c'est celui que je connais le mieux, et que moi et mes camarades de classe en subissons déjà les effets.

La loi a été votée en été, le moment où tout le monde est en vacances et où tout le monde se la coule douce histoire de bien s'éclater et de prendre du bon temps. Tout le monde, sauf quelques petits malins parmi les parlementaires de droite qui ont fait passer la LRU. Merde, on s'est fait niquer. Bon tant pis, une loi ça peut disparaître.

Que dit vraiment cette LRU ? J'ai pris la peine d'aller sur Legifrance, le site d'information sur les lois de l'Etat français. Je suis tombé sur un texte long et incompréhensible, dont la plupart des propos me semblaient vides de sens, avec vaguement une partie sur le Conseil d'Administration de l'université, j'ai survolé tout ça et j'ai pas pigé grand chose. Nul n'est censé ignorer la loi, diront certains, sauf que la loi est écrite de telle sorte à ce qu'on ne puisse pas la comprendre. C'est une langue étrangère qu'il faut apprendre à déchiffrer, et on peut apprendre à le faire à la fac de droit. Mais comme dit l'adage, fac de droit, fac de droite : ce n'est pas une fatalité, mais les opinions politiques dominantes dans les facs de droit sont actuellement... à droite.

Bien embarassé par mon incompétence en la matière, je me fie alors aux indications de mes connaissances de gauche, qui raisonnaient de façon plus politique : la LRU aurait pour but de se rapprocher de ce qui se passe aux Etats-Unis : d'un côté, des universités poubelles avec peu de moyens et des diplômes non reconnus à l'embauche, de l'autre, des universités d'élite réservées aux riches, comme Harvard ou Yale, qui elles, en revanche, sont reconnues dans un CV. Le problème, c'est que les universités d'élite ne sont pas gratuites, non non non, il faut payer dans les 50 000 $ à l'année pour y étudier. Et les autres ? Ben elles sont pas gratuites non plus, et ça coûte dans les 5 000 $ à l'année pour étudier. Les parents avec peu de revenus sont obligés de faire beaucoup d'efforts pour financer les études de leurs enfants, et parfois, c'est même impossible. Les Américains en sont arrivés à un point où les universités vont mettre des pubs avec des affiches dans leurs bâtiments dans le seul but de pouvoir gagner de l'argent !! Voici donc le sens dans lequel voulait aller la LRU, avec aussi une optique de mise en concurrence des universités entre elles.

Les conséquences ? Baisses de moyens financiers, des cours qui disparaissent, des filières de plus en plus spécialisées et destinées à fournir de la main d'oeuvre pour une entreprise locale... Lorsque l'AGEC (Association Générale des Etudiants de Clermont-Ferrand, aujourd'hui disparue) affichait la publicité pour une licence professionnelle de gestion des pneus chez Michelin (avec le Bibendum !), on pouvait rire et se dire que c'était une blague, mais... on entend un certain nombre de trucs inquiétants.

En tout cas, c'est pas avec une licence Bibendum qu'on va pouvoir se faire embaucher à l'étranger, ni même à Paris d'ailleurs. Et niveau culture générale et formation intellectuelle, je crois pas que ce soit le top.

Donc voilà, on était en Octobre 2007, et y avait une loi de merde parmi d'autres, la LRU, qui venait de passer. C'est alors que Sarkozy a pu mettre en place sa géniale invention : le dialogue social.

Le dialogue social, c'est quand on rassemble des politiciens de droite, des patrons et des leaders syndicaux pour que les leaders syndicaux s'endorment et se résignent, c'est-à-dire qu'ils se mettent à accepter l'inacceptable. C'est ainsi que l'on a pu voir Bruno JULLIARD, qui avait sa part de gloire dans la victoire pour le retrait du CPE en 2006, se ramollir, et au lieu de se prononcer pour le retrait de la LRU, essayer de voir ce qu'on peut faire avec en cherchant à changer les petits détails qui vont pas et en gardant ce qui va bien. Il a joué le jeu que voulait le gouvernement, et il a perdu, la LRU est passée, la masterisation des concours de l'enseignement aussi, et pour nous les étudiants, on commence à en chier. Disons que ça n'arrange pas les choses : quand des étudiants se destinant à l'enseignement se voient obligés de travailler 5 ans minimum pour se retrouver à enseigner sans aucune formation pédagogique digne de ce nom, et qu'en plus dans la plupart des facs pas de réput' donc pas de bol pour trouver un boulot, les jeunes étudiants se retrouvent encore plus dans la galère. Quand rien n'est fait pour simplifier le fonctionnement administratif et que les baisses de budget ne permettent pas de supprimer l'aberration qu'on appelle "cours magistral" et d'améliorer la pédagogie, ça n'arrange pas les choses. Quand les filières littéraires et la recherche fondamentale sont méprisées car considérées inutiles, et qu'on cherche à s'en débarasser plutôt que d'améliorer les choses qui ne vont pas, on peut s'inquiéter pour la liberté de recherche, d'études, ainsi que pour l'avenir de ceux qui aimeraient profiter au mieux de leurs études d'histoire, de sciences du langage, de psychologie, de littérature.

Mais revenons en au sujet de l'article : des sociaux-traîtres, ce sont des gens qui empêchent la révolution alors qu'elle vient à peine de se mettre en marche, qui vont organiser des manifestations interprofessionnelles ponctuelles tous les deux mois en faisant croire que c'est ça la "grève générale", des dirigeants du PS qui vont croire qu'on peut faire quelque chose de bien pour les opprimés en restant dans le système capitaliste, en un mot : des traîtres à la classe dominée. Il est difficile de le savoir, mais un certain nombre d'entre eux savent pertinemment que ce qu'ils font est mal, mais ils s'en moquent. C'est le cas d'un certain nombre de membres de la tendance majorité nationale (la majo) de l'UNEF, le principal syndicat étudiant, à se demander même s'ils n'auraient pas mieux fait de faire carrière à l'UMP. Mensonge, manipulation, division, opacité, accusations injustifiées, goût du superficiel... A l'UNEF Grenoble en Décembre 2009, parce qu'il faut bien donner ses exemples, certains avaient réellement une mentalité de droite, ce qui correspond un peu à ce que je viens de dire, à savoir, mensonge, manipulation, division...

Dans la pratique, très peu savent qu'ils font le mal, les gens méchants sont très rares. Non, le problème vient du fait que trop de gens naïfs répètent un certain nombre d'erreurs de ceux qui font le mal : c'est le cas à l'UNEF comme partout, et la servilité y est pour quelque chose.

2- Les traîtres dépassés par la masse

Parce qu'il ne faut pas non plus passer son temps à dénoncer les traîtres, je rajoute une partie plus constructive : il s'agit ici du peuple qui prend son avenir en main pour construire un monde meilleur.

Après tout, il faut relativiser : les traîtres à la cause de l'intérêt sont certes posés sur un piédestal, mais ils s'en servent à peine. La droite, en revanche, a du crédit, et elle s'en sert, sûrement pas pour défendre les intérêts de la nation, mais pour défendre les intérêts d'une minorité, la bourgeoisie, au mépris total du sort que peuvent subir les autres.
Mais nous sommes beaucoup plus nombreux que tous ces êtres humains tombés dans l'erreur. Tout le monde peut faire des erreurs, mais c'est à chacun de se remettre en question, et de savoir y mettre un terme. C'est dans cette démarche quelque peu sceptique que pourra naître la démocratie, où le peuple aura pris son avenir en main et décidera de lui même et du mieux qu'il peut du sort qui sera le sien, si ce n'est plus encore.

En pratique, cela peut passer par un appel adressé par mail aux élus, des initiatives indépendantes des mots d'ordres des centrales syndicales dans les manifestations, par l'organisation spontanée pendant les grèves sur le lieu de travail. Dans l'idéal, les sociaux-traîtres ainsi que les militants habituels se retrouveront derrière le mouvement des masses, ou plutôt, en plein dedans. Les sociaux-traîtres seront alors dépassés, et son bouclier brisé, la droite ne pourra alors que subir la défaite.

Car le PS comme les traîtres de la CGT ou de l'UNEF ont bien cette fonction : servir de protection aux gardiens d'un ordre aberrant où l'homme exploite l'homme, où le riche vit aux dépends du pauvre, où le mensonge pullule et où l'avarice entraîne parfois la guerre, et la torture.
Chacun sa part de responsabilité dans cette histoire : on ne pourra pas en vouloir autant à un jeune étudiant paumé qu'à Nicolas SARKOZY ou Ségolène ROYAL.
Une formule amusante qui a déjà été dite est la suivante : "Le premier ministre de Nicolas SARKOZY, c'est Bernard THIBAULT.". Car c'est lui qui a le plus fort potentiel en tant qu'individu pour défendre les opprimés à l'échelle de la France, mais que c'est un vendu, coupé du monde du travail et désormais plus près de l'Elysée que des cheminots de la SNCF.

Comme vous l'avez peut-être remarqué, j'ai rédigé cet article en me limitant au cas particulier de la France. A mon sens, la définition qu'il donne des sociaux-traîtres ne sera pas difficile à élargir à tout ce qui peut se passer dans le reste du monde, que ce soit en Angleterre, en Allemagne ou ailleurs.

3- Pour finir sur l'actualité

Le Mardi 7 Septembre, c'est la grève générale : on arrête tout et on change le système ! C'est en tout cas ainsi que les choses devraient se passer, dans le bon sens bien sûr, mais la direction de la CGT ne l'entend pas ainsi. Pour elle, l'ambition est loin d'un changement de société, il ne s'agit même pas de virer Sarkozy, non, en fait... ça se situe en dessous du retrait de la réforme des retraites. C'est sur ce premier point qu'il faudra gagner : car la contre-réforme des retraites touche tout le monde ; car ce serait une brèche qui nous permettrait de mettre à bas la Vème République et ses institutions sclérosées ; car ce serait une défaite symbolique pour ce gouvernement affaibli et une victoire réelle pour la démocratie ; parce que ce serait une lueur d'espoir qui nous permettra d'aller beaucoup plus loin dans les années qui viennent dans l'hypothèse pessimiste où tout s'en arrête là ;

Et enfin : parce que ce serait l'occasion de faire valoir le droit à la révocation de tout représentant du peuple qui ne fait pas son boulot correctement. Le droit de grève a été obtenu par la grève, qui était de fait illégale : le droit à la révocation de tout représentant du peuple ne tombera pas non plus du ciel, il s'arrachera, et il faudra virer Sarkozy et ses acolytes pour cela.

Pour ceux qui ne l'auraient pas compris : révoquer un chef, ça veut dire le virer par le bas ^_^

Alors battons nous pour le retrait de la contre-réforme des retraites. Je donne ici une petite idée de slogan, à faire sur un air déjà bien connu (à un peu de choses près) :

Sarkoooo, si tu savaiiiis, tes retraites, tes retraites, Sarkoooo, si tu savaiiiis, tes retraites où on se les meeeet... Au cul ! Au cul ! Aucune négociation ! Non à la misère, non à la galère ! RETRAIT, RETRAIT, RETRAIT de tout le projet !

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 07:41

Ca faisait longtemps que je pensais faire un article là-dessus. Ce que je dis ici pourra sembler évident pour certains, moins pour d'autres. Voire pas du tout. Qu'on mette donc les choses au point avec l'administration.


L'administration, du moins l'adminstration française, revêt un certain nombre de caractéristiques bien souvent désagréables. Essayons d'en dégager quelques unes.


-C'est très compliqué. Ca tout le monde le sait, ou presque. Allons donc décortiquer cette complication.
-C'est un monde où l'on parle une langue étrangère, à mi-chemin entre le Français, et euh... On va dire le droit. Y a plein de mots compliqués qui servent à rien. Par exemple "dérogation" pour dire "exception". Ou encore "attestation" pour dire "preuve". A moins que tout ça veuille dire autre chose.
-Lorsqu'on doit signer une charte, on peut voir que les 5 premières lignes de la charte posent le contexte à la façon d'un problème de maths, alors qu'on sait tous que l'utilisateur c'est l'utilisateur, et qu'on sait tous de quoi va parler la charte. (Mes camarades physiciens ne m'en voudront pas de dire qu'on aurait pu se passer d'une telle précision. A moins que ce soit pour me taquiner.)
-On demande tout un tas d'informations qui ne servent réellement à rien, parfois en double même.
-Quand on demande à un administratif de faire quelque chose, il va vous reporter ailleurs. Mais cette personne peut encore vous reporter ailleurs ! Personne n'est au courant de rien ou presque. Système opaque. Cracra. Pas cool. Moche.
-Les administratifs sont zélés. Ils se sentent comme des bons à rien, le deviennent en obéissant à leur chef comme un chien obéirait à son maître, et vont très souvent rejeter la faute sur les autres même quand c'est eux qui ont fait les conneries.
-L'administratif est borné. Il ne voudra jamais remettre son système en question.
-En fait tout ça ça baigne dans une pseudo rigueur qui apporte en réalité plus de confusion qu'autre chose. Mais en mode bien bloqué.

J'étais en train de réfléchir pour savoir quels étaient les besoins réels de l'Université Joseph Fourier pour inscrire un étudiant en troisième année de licence de physique. Au final, les voici :

1)Bulletin de notes pour chaque matière de L1
2)Bulletin de notes pour chaque matière de L2
3)Cursus actuel
4)Année universitaire du cursus
5)Prénoms
6)NOM
7)Photo actuelle d'identé (dans l'idéal prise le même jour que la photo de classe pour chaque étudiant)
8)Date de naissance
9)Adresse physique
10)Téléphone
11)Adresse mail
12)Choses à signaler (genre problèmes de santé, pourvu que ce soit à signaler),

ce qui fait au final... de 2 à 4 photocopies et une feuille A4 recto pour y remplir des cases avec des informations. Pour faire recto-verso, il faudrait vraiment avoir un roman à raconter sur ses problèmes personnels... -_-

Un mot sur la carte d'identité. A quoi elle sert ? A constater que la personne en face qui veut faire ses études porte bien le prénom et le nom qu'elle se donne ? Mais à qui ça pourrait bien passer dans la tête comme idée de se donner un prénom et un nom qu'on n'a pas ? Ce sont quand même des choses qu'on est censées garder toute sa vie, pas comme les pseudos sur Internet. Alors quoi ? Se faire passer pour quelqu'un d'autre ? Dans quel intérêt ? Si c'est pour donner généreusement un diplôme à une personne qui ne le mérite pas, ça finira par se savoir, ne serait-ce que parce qu'un diplôme sanctionne l'acquisition d'un certain nombre de connaissances. Un travailleur ignorant et incompétent aura vite fait d'être démasqué et viré. Mais s'il fait bien son boulot, c'est qu'il n'avait manifestement pas besoin des connaissances acquises par son complice. Si le diplôme l'a aidé à trouver ce travail, finalement c'est pas plus mal. Mais si l'usurpateur d'identité voulait jouer un mauvais tour à quelqu'un, à longue, ça finira forcément par lui retomber dessus : la personne trompée se vengera de son usurpateur d'identité, et la police va lourdement tomber sur le coupable. Je l'ai déjà dit : on va pas bien loin en étant malhonnête.

De manière générale, la carte d'identité est un artifice à utilité limitée et dont la justification se base sur une suspicion généralisée des êtres humains. Brider systématiquement la liberté des gens par pure formalité autour de ce foutu papier, c'est le transformer d'un outil à utilité limitée à un dogme destructeur.

Au passage j'aimerais ajouter : des papiers pour tous, ou plus de papiers du tout !

Ou alors juste le strict nécessaire.

Comment lutter contre ce fléau de la paperasse et contre tous les défauts des administratifs ? Une possibilité parmi d'autres : s'arranger pour que nos enfants ne reproduisent jamais les mêmes erreurs. En particulier s'ils veulent travailler dans l'administration.


En attendant, je vous laisse réviser ^_^

 


 

A une prochaine !

Partager cet article
Repost0
14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 17:16

 

Ah, l'unité et la division. Une sacrée problématique pour l'humanité, et pas seulement l'humanité d'ailleurs.

En ce moment même, on entend beaucoup parler de la Belgique et de ses problèmes de division entre la Wallonie, région francophone, et la Flandre, région parlant le néerlandais. Je ne vais pas essayer de démystifier le fin de l'affaire, les avis sur le sujet se mêlant dans une immense confusion, une personne affirmant même que le nombre de Belges qui comprennent la finesse du conflit entre les Wallons et les Flamands se comptent sur les doigts de la main. Je n'ai pas envie de me perdre dans ces détails techniques hautement prise de tête. A la place, je vais essayer de faire une réflexion très générale sur le problème de l'unité et de la division.


I Dans la politique française

II L'Europe, l'UE et l'Etat mondial

III A l'échelle des individus

IV Difficultés élémentaires posées par la Nature

V L'idéologie unitaire


I Dans la politique française


Tout d'abord, commençons par le commencement. La droite n'a jamais eu pour but de défendre l'intéret général : elle a toujours voulu favoriser une catégorie minoritaire de la population, sans regard sur les dégâts causés aux autres catégories de la population. La gauche, quant à elle, s'est surtout constituée en réaction à la droite : elle s'est souvent mise du côté des plus faibles, et a fait de la classe dominante un ennemi à combattre. Elle est, j'aurais envie de dire, très réactionnaire, dans la sens où elle réagit aux erreurs de la droite et de la classe dominante.

Un certain nombre de personnes de gauche, hélas peu nombreuses, ont dépassé le stade binaire avec d'un côté les opprimés, les « gentils », et de l'autre la classe dominante, les « méchants » : ils ont alors vu l'humanité dans sa globalité, et ont fini par se dire qu'en fait, il faudrait que tout le monde soit gagnant. A la fin de sa vie, Karl Marx fut de ceux là. De ceux que j'aimerais appeler, au sens fort du terme, « les unitaires ».


Revenons à la politique française actuelle. On pourrait se dire que la droite, avec sa mentalité de division, est très divisée, et que la gauche, depuis le temps, a fini par dépasser la vision binaire de l'humanité et d'embrasser une mentalité unitaire qui l'a unie. Et ben en fait pas du tout. Sarkozy a encore la mainmise sur l'UMP, et il y a peu, l'UMP contrôlait de façon tacite le Nouveau Centre (disons qu'Hervé Morin, le leader du Nouveau Centre, commence à affirmer l'indépendance de son parti). Quant à la gauche, elle est profondément disloquée : le PS est comme toujours secoué par les luttes intestines entre différents prétendants au trône présidentiel, quant à la gauche anticapitaliste, elle a essayé de s'unir, mais sans succès. Enfin, avec échec.

L'échec de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire), qui voulait faire cette unité en créant le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Son erreur a été de vouloir centrer l'unité sur la LCR. Le parti a gagné un certain nombre de militants et de sympathisants, mais a pris mauvaise tournure en s'enfermant dans une contestation non constructive (anticapitalisme au lieu de communisme), et en adoptant des attitudes souvent qualifiées de « sectaires ». Par exemple, refuser de rejoindre derechef le Front de Gauche aux élections européennes et régionales, pour au final ne pas le rejoindre ou presque.

L'échec du Parti de Gauche, l'échec de tous ces mini partis ou groupuscusles qui veulent tous devenir le grand parti qui portera les aspirations de la classe dominée.

Les partis comme les syndicats cumulent scission sur scission : le Parti de Gauche de Mélenchon issu du PS, Gauche Unitaire (sic) issue du NPA, la Cé et la FSE issues de l'UNEF, et une bonne dizaine de syndicats de travailleurs, si ce n'est plus, issus de la Confédération Générale du Travail, aussi dénommée CGT, le tout premier syndicat national en France.

Quant à la LCR, le PCF, Lutte Ouvrière et le POI (Parti Ouvrier Indépendant), il semblerait qu'ils soient tous issus de la Section Française de l'Internationale Ouvrière, aussi appelée SFIO. D'un bloc uni, la gauche n'a cessé de se disloquer. Résultat des courses : Sarkozy rit, et rit encore.


Pourquoi le NPA avait-il tant de mal à faire l'unité ? Parce qu'il reprochait au PCF d'être, à la façon du PS, trop mou dans sa façon de faire valoir les idées de gauche. De manière plus générale se pose le problème suivant : dans une union au spectre large, les plus modérés vont accuser les plus actifs d'être des extrémistes, et les plus actifs vont accuser les plus modérés d'être des gros mous. Sans base commune solide, autant dire que l'union est vouée à l'échec.


Mais au fait, pourquoi la gauche a-t-elle tenté de s'unifier ? Tout simplement parce qu'elle s'opposait au projet de la droite, et que l'union fait la force. L'union fait la force : on ne le répétera jamais assez.


II L'Europe, l'UE et l'Etat mondial


Je tiens d'abord à distinguer Europe et Union Européenne. Ne pas le faire est d'une négligence méprisante envers nos camarades suisses, moscovites, et autres.


Qu'est-ce que l'Europe ? Il n'y a pas de définition certaine. Disons que l'Europe est la partie Ouest de l'Eurasie limitée par la chaîne de l'Oural à l'Est, en Russie, et le Caucase, au sud-est. Une partie de la Turquie s'y trouve, et pas des moindres puisque c'est là où il y a Istanbul. On rajoute habituellement un certain nombre d'îles environnantes à l'Europe, dont les principales sont la Grande Bretagne, l'Irlande, et l'Islande. Quant au Groenland, je ne sais pas : plutôt à l'Amérique ou plutôt à l'Europe ? On dirait que tout le monde s'en fout. Même si officiellement c'est une propriété du Danemark, il vaudrait peut-être mieux le voir comme un mini continent nordique entre l'Amérique et l'Eurasiafrique. Je signale au passage qu'il y a des gens qui vivent au Groenland, même si c'est pas très...vivable.


Bon, trêve de blabla, voici une carte :

 

europe 

Et ça c'est l'Union Européenne :

  european union

 

En classe de 4ème face à mon livre d'Histoire-Géo, j'étais tout enthousiaste à voir qu'il n'y avait pas que l'Union Européenne qui unissait des pays dans le monde : il y a aussi l'ALENA, le MERCOSUR, et d'autres unions encore. Voyez plutôt.

 

unions com

 

J'étais tout content, je me disais : « C'est super ! Quand l'Union Européenne formera un seul pays, que l'ALENA formera un seul pays, tout ça ça va avancer et fusionner, et au final on aura un seul pays avec une seule langue et une seule monnaie dans lequel la guerre aura disparu et où tous les gens s'entendront ! »



Quelle naïve illusion... Toutes ces unions n'ont nullement l'intention de créer l'unité au sein d'un Etat mondial. Elle n'ont même pas l'intention de devenir chacune un propre Etat. Les promoteurs de l'Union Européenne ne se posent jamais la question de la langue officielle d'un Etat que l'on pourrait appeler « Europa ». A côté de ça, ils se noient dans des discours creux et ridicules : « Oui, l'Europe, voyez cela, avant c'était la guerre, mais nous sommes lancés dans une très grande aventure, construire l'Europe, c'est palpitant, cela me donne de l'espoir, oui l'Europe, l'avenir. ».


En fait, toutes ces zones d'union sont ce qu'on appelle des zones de libre échange. Dans le cas de l'UE, c'est plutôt un accord de connivence entre les bourgeoisies de différents pays européens, avec des visées purement économiques. L'Union Européenne, c'est plutôt l'union des bourgeoisies européennes, face aux Etats-Unis et face aux classes dominées des pays de l'UE. Un bon nombre de lois nocives pour les masses apparues sous le règne de Sarkozy ne sont que l'application de lois de l'UE, lesquelles priment sur les lois nationales si jamais elles se contredisent.


Je voudrais aussi dire une chose : les Européens sont les maîtres de la division. Dans le sens où l'Europe a toujours été constituée de petits territoires, et lorsque ce n'était pas le cas (comme en 1914), les empires disparates ont vite craqué sous la pression des divisions internes.

 

europe 1914

L'Europe en 1914

 

L'Europe aujourd'hui. Bosnie-Herzégovine : serait-ce encore un signe de scission à venir ?


A noter que, pour un territoire aussi vaste, l'Europe est une des parties la plus morcelée du globe, aussi bien au niveau des frontières d'Etat que du relief. Voyez plutôt :


world map

 

III A l'échelle des individus

Normes sociales, unité et division


Certaines normes sociales, comme le rejet de l'inceste, sont quasi universelles : elles unissent l'humanité plus qu'elles ne la divisent.

Seulement voilà, très souvent, les normes sociales mènent à des divisions. Je ne vais pas ici parler des différents « chocs des cultures » genre Christianisme vs Islam ou Islam vs Confucianisme, non, je vais parler de chocs des cultures qui se passent très souvent sous nos yeux et dont on ne parle pas assez.


N'avez-vous jamais vu, à l'école, des groupes soudés par l'imitation, ce que l'on appelle, des bandes, se moquer de ceux qui ne leur ressemblent pas ? Parce qu'ils ne marchent pas comme eux ? Parce qu'ils n'ont pas de Nike et de Adidas ? Parce qu'ils parlent Anglais avec un vrai accent Anglais en cours ? Parce qu'ils ont les cheveux longs ? Parce qu'ils ont les cheveux courts ?

N'avez-vous jamais vu, dans le monde du travail, des gens se faire rejeter parce qu'ils étaient habillés en jogging ? Parce que leur pantalon est un peu trop orange ? Merde quoi, n'avez-vous jamais vu cette terrible oppression de la norme sociale déchirer une partie de l'humanité autour de vous ? Jamais ?


Si vous voulez mon avis : plus la norme sociale est maniaque et pointilleuse, plus elle divise l'humanité. Comme me faisait remarquer un ami, se faire rencontrer deux personnes dogmatiques et d'avis différents a toutes les chances d'amener à un violent conflit. Alors quand les normes sociales pointilleuses se rencontrent, bonjour le cocktail. Venons en à la partie suivante.


Agression, tolérance et susceptibilité


Qu'est-ce que l'agression ? Lorsque deux personnes sont en conflit, l'un aura souvent tendance à dire que c'est l'autre qui a commencé. Si les choses étaient dites plus franchement, ça ressemblerait à une dispute de gamins du genre :


-C'est toi qui as commencé à me mettre un coup de pied !

-Non, c'est toi qui as commencé à dire que j'étais tout petit !


En creusant un peu, on finit toujours par trouver la première offense. La première offense, c'est ce que l'on appelle l'agression. Poursuivons notre dispute de gamins, c'est plus facile à comprendre.


-Et alors, qu'est-ce que ça fait ? C'est vrai, t'es tout petit, t'es même le plus petit de la classe.


Dans ce cas là, le gamin qui a reçu le coup de pied considère que dire à l'autre qu'il est tout petit (ce qui est le cas) n'est pas offensant. Il pense donc que c'est l'autre qui l'a agressé avec le coup de pied.

Le tout petit, lui, s'est senti blessé en se faisant qualifier de « tout petit ». Il a contre-attaqué avec un coup de pied.

Ainsi vont souvent les choses : tel pense agir correctement, mais son interlocuteur se sent agressé, et réplique. Tel se sent agressé, et, ne voulant pas se laisser faire, rend la pareille.


Il y a bien sûr d'autres cas de figures : l'agresseur s'en fout d'avoir agressé, l'agresseur reconnaît son agression, et la regrette (ou pas)... Mais je vais ici plutôt parler de la susceptibilité.


Etre susceptible, c'est se sentir agressé pour très peu de choses. Les gens susceptibles vont souvent accuser les autres d'être agressifs, violents, malpolis... Seulement voilà, je me pose la question : à partir de quand doit-on se sentir agressé ?



Je n'ai pas la réponse. Si vous pensez l'avoir, merci d'en faire part par commentaire (notez le dans un coin, il reste encore du texte à lire).


La tolérance, c'est tout le contraire de la susceptibilité : c'est de se sentir très difficilement agressé. Il n'est pas facile d'être tolérant : parler à une personne qui hausse le ton incite à hausser le ton. Je parlais de ce genre de choses avec une personne rencontrée lors d'un concert : elle disait que très souvent, les gens intolérants étaient les premiers à traiter les autres d'intolérants.


J'en profite pour m'excuser. Je suis loin d'être sans faille, et derrière ma bonne volonté et mes beaux discours, j'avoue que j'ai du mal à tenir le cap que je me donne. Il m'est arrivé, trop souvent, de faire des formulations maladroites, ou de parler sur un ton sentencieux ou dur. Trop souvent je n'ai pas réussi à me faire comprendre parce que mes propos ont offensé et bloqué la compréhension. Je ne peux pas toujours dire que c'est de la faute des autres. Très souvent le doute m'envahit : est-ce que j'ai vraiment été agressif ? Ou alors est-ce que c'est l'autre qui est susceptible ? Il n'est pas facile d'être tolérant. C'est pourtant ce que je veux. Je m'excuse si des fois je déborde. Désolé.


Parenthèse : critique de l'expression « imposer son opinion », « s'imposer »...


Imposer quelque chose, c'est s'arranger pour que cette chose soit nécessaire. Vouloir franchir un gros mur impose d'autres méthodes que de simplement marcher en travers. Parler impose au son de se propager dans l'air. Le simple fait d'exister, pour un être humain, impose de diffuser la lumière, et de constituer un obstacle physique, corporel, aux autres êtres humains.


« Tu n'as pas à m'imposer le fait de devoir te contourner pour pouvoir passer ! »


Bon, un peu de sérieux (quoi, y a vraiment des cinglés pour dire des trucs pareils ?). J'ai dit un peu de sérieux ! Bordel. Bien. Reprenons.


Je voulais ici dire à quel point l'expression « imposer son opinion » est creuse, tellement elle est mal utilisée. De même que toutes les expressions similaires avec le verbe imposer. Allez, on va prendre un exemple.


Dialogue 1 :


-PASSE MOI LE SEL ! [95 dB]

-Wow, non mais ça va pas ! [L'autre tend les mains pour prendre le sel de ses propres mains à 10 cm de l'autre personne.] Hé, non mais ça va pas ! [Elle prend le sel et le range en hauteur sur une étagère. On n'a qu'à dire que l'autre c'est un nain.] Voilà, et ben comme ça t'y toucheras plus.


Dialogue 2 :


-Tu pourrais me passer le sel s'il te plaît ?

-Bien sûr. [Elle lui passe le sel.]


Question : dans quel dialogue est-ce que la personne qui veut le sel s'impose ?




Réponse : dans le dialogue 2. En effet, dans ce contexte là, la suggestion est beaucoup plus forte que la force brute. C'est un des nombreux cas où suggérer, c'est imposer.


Le problème, c'est que la plupart des gens penseraient que c'est dans le dialogue 1 que la personne s'impose. Sur le coup elle ne s'impose pas du tout, au final le sel se retrouve hors de sa portée. Alors oui, des fois la méthode dure, ça marche.


Où je veux en venir ? Que ce qu'on appelle habituellement s'imposer... c'est tout simplement contraindre. Là encore surgit un problème : les gens susceptibles vont se sentir « contraints » beaucoup plus facilement. Se sentir coincé, c'est une autre histoire.


Et puis aussi , je voudrais rappeler une chose : on est toujours influencé par les autres, qu'on le veuille ou non.


IV Difficultés élémentaires posées par la Nature


Voyons les choses en face : l'unité est une bonne chose. L'unité amène à l'entente. Alors que la division, au sens où je l'entends ici, caractérise la source du conflit.


Actuellement, l'humanité est profondément morcelée, les disputes et les guerres ne cessent de nous pourrir la vie.


Il faut agir dans le sens de l'unité.


Mais la Nature nous pose des problèmes pour y arriver. Ce sont souvent de foutus problèmes techniques -des problèmes à la con, j'aimerais dire. Mais tous ces petits problèmes à la con s'additionnent et montent la barre.

Les deux premières sources de dispute chez les êtres humains, de même que de nombreuses espèces vivantes, sont, si je ne m'abuse, le partage du territoire et des ressources. Lorsqu'il n'y a pas assez à manger pour quatre dans une famille, le conflit est inévitable. Lorsqu'il n'y a pas assez de bois pour tout le monde dans un village, même topo. Lorsque deux agriculteurs en manque de terres se côtoient, ils peuvent être amenés à se la disputer.


Mais le problème est bien plus vaste que cela. En effet, le lion ne peut vivre que si ses proies meurent, les antilopes ne peuvent vivre qu'en détruisant l'herbe, les poiriers ne développent des gros fruits que si on coupe des jeunes poires, et ainsi de suite. Le monde vivant a l'air d'être une telle hypocrisie qu'on peut se demander si l'unité même est possible.


Ben... Retour à ce que j'ai dit sur la métaphore de l'étoile du marin[lien].


Il y a quand même largement de quoi limiter la casse ! Il y a des moyens de s'approcher de cette unité idéale : ne pas prendre plus que ce qui nous est du, par exemple.


Plus généralement : ne pas abuser.


V L'idéologie unitaire


Obstacles et échecs


Je viens déjà de donner un certain nombre d'obstacles à l'établissement de l'unité. Mais un certain nombre d'autres mériteraient d'être énoncés.


Tout d'abord, cette capacité, plus ou moins développée chez les gens, mais suffisamment forte pour rendre la tâche ardue, à défendre des opinions de manière dogmatique, comme si les perdre leur infligerait une blessure mortelle. Chose curieuse, un ami me faisait remarquer qu' « Aujourd'hui, le dogme, c'est d'être contre le dogmatisme. ». Lui, tout comme moi, sommes contre le dogmatisme ; mais nous ne pouvons que constater avec regret que des gens de professions scientifiques, censés être loin de tous les dogmes, répètent des assertions de manière dogmatique, sans les remettre en question. Je pense à la mécanique quantique et son interprétation de Copenhague, je pense à des lieux communs (ou, autrement dit, des phrases vulgaires) du genre « Le tout vaut plus que la somme des parties. », alors que ce n'est pas l'idée qui voulait être exprimée.


Aussi, un problème que je suis presque le seul à vouloir prendre de front : la barrière des langues. Sans langage commun, les gens ont un mal fou à se comprendre. Déjà qu'entre personnes de la même langue, il n'est pas facile de bien se comprendre, alors avec des langues différentes... Je pense qu'il faudrait vraiment un langage commun à toute l'humanité, une langue dédiée à la communication, pour que les gens puissent se comprendre.


Aussi, toutes les formes de patriotisme, nationalisme, régionalisme, particularismes, avec leurs attitudes excessives pour défendre un mélange de bonnes idées et de graines de discorde comme si leur famille se faisait attaquer par des brigands, rendent la tâche plus difficile.


Dans les partis politiques se pose toujours un dilemme : soit on se met dans un tout petit groupe où on est d'accord sur presque tout avec les autres membres, mais dans ce cas là le groupe n'est pas puissant, soit on se met dans un grand groupe disparate dans lequel on n'est pas d'accord sur beaucoup de choses avec les autres personnes, mais le groupe est plus gros, donc a priori plus fort.


L'idéologie unitaire a été défendue depuis longtemps et de multiples fois. Mais cela n'a pas marché. Tout d'abord, que les choses soient claires : quand je parle d'idéologie, je ne parle pas du tout d'une doctrine, je parle d'une idée-force, d'une idée très générale qui guide les actions de celui qui la possède. Je suis contre les doctrines.


L'Eglise catholique porte l'idéologie unitaire dans son nom : le mot catholiscisme vient du grec katholikos signifiant « général », « universel ». Car les premiers chrétiens considéraient le message du Christ comme universel, et destiné à l'humanité toute entière.

Les chrétiens étant convaincus d'avoir raison sur un message salvateur pour l'humanité entière, par générosité, ils ont cherché à diffuser ce message le plus possible. C'est une des raisons qui explique l'efficacité des missionnaires chrétiens partis enseigner le christianisme en Islande, en Afrique, au Japon, et partout dans le monde.

On sait bien que l'Eglise catholique a fait des erreurs. En Europe, elle a viré à un obscurantisme très fort, elle a élaboré de nouveaux dogmes, rendant même la Bible incompréhensible pour les gens étant donné qu'elle était lue en Latin et que personne ou presque ne parlait cette langue. Résultat : l'Eglise catholique, née d'une pensée unitaire, finit par se faire critiquer, les dissidences apparaissent, et au final, c'est une scission qui se produit avec l'apparition des Eglises protestantes, souhaitant renouer avec le christianisme d'origine (sans compter la scission de l'Eglise orthodoxe).


En Espagne, l'Inquisition a déployé les moyens les plus vils pour convertir les gens au christianisme, exerçant la terreur, pratiquant la torture et les exécutions publiques. C'est un exemple d'une des pires dérives de la pensée unitaire : le normalisme, le fait d'étendre une norme d'une façon conquérante.


De manière générale, il y a trois façons d'être unis : soit est déjà d'accord, et tout va bien, soit on une partie soumet l'autre à sa façon de pensée, soit on essaye de trouver un compromis.


Une solution audacieuse pour l'unité : le réalisme


La réalité est unique : c'est la chose qui nous unit le plus, celle que nous avons le plus en commun. Ce que je propose pour avancer vers une grande entente, c'est tout simplement de se baser sur la réalité des choses.

Faire les choses bien et chercher la vérité. La vérité n'est pas binaire, c'est quelque chose qui se construit, afin de nous amener à une meilleure description de la réalité.

Encore une fois, la raison et la logique vont aider à la tâche. Mais plus que tout, la clé qui débloquera toutes les situations pourvu qu'on l'utilise vraiment, c'est la remise en question. Remettre en question ses idées, remettre en question ses propres actes. Ecouter les critiques des autres, et les aider aussi à se remettre en question.


Cela n'empêchera pas les gens d'être différents et de faire ce qu'ils veulent, tant que ça ne gène pas les autres. Si on faisait plus attention à ce qui nous unit qu'à ce qui nous sépare, peut-être que les choses iraient mieux.


En attendant, je vous propose quelque chose qui devrait plaire à tous, et c'est par ici.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : L'étoile du marin, site web de Corentin CHAROUSSET
  • : Sciences humaines, exactes ou naturelles, philosophie, politique, arts... Je vous emmène sur les flots dans un voyage aux mille escales, avec toujours le même objectif dans la longue-vue : l'étoile du marin, ou l'idéal qui anime l'homme qui a de l'espoir.
  • Contact

Recherche