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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 12:24

"Il faut jamais oublier le PQ de la BU.", disaient des vieux militants grenoblois pour se rappeler que dans le syndicalisme, il n'y a pas que les manifs et la visée d'un changement de société, il faut aussi penser aux problèmes bien matériels.

Mardi 1er Septembre. J'arrive à la résidence Condillac au campus de Grenoble. La chambre a des murs tout pourris (la guerre est passée ou quoi ?), c'est sale de partout, sur les trois lampes à néon, l'une fatigue les yeux et le cerveau, et une autre fait un boucan formidable, y a que deux prises électriques, y a pas d'accès à Internet, on n'a que deux plaques de cuisson à chaque étage, la douche est froide si on ne la fait pas couler 30 secondes, et devinez quoi ? Y a pas de PQ dans les chiottes.

Certes, je m'entends bien avec les autres étudiants. Mais ce serait quand même mieux avec de meilleures conditions matérielles de vie ! Plus de "liens", oui, mais plus de biens aussi pour ceux qui en manquent !

Aujourd'hui, un certain nombre de personnes se mettent à dire que le matériel c'est pas important, voire que c'est "rêche". Ce sont souvent des religieux ou encore des écolos ascètes, ou tout simplement des gens qui veulent rejeter le capitalisme, mais qui le font d'une manière trop forte.

Comment leur démontrer qu'ils ont tort ? En fait il n'y a même pas besoin de le démontrer : ça coule de source.

L'homme est une bête spatio-temporelle. Il aime manger, il aime baiser, il aime les maisons/terriers confortables. Nier l'existence du plaisir et de l'inconfort matériel, c'est se mentir à soi-même.

Quelques précisions utiles sur le matériel :

-Un produit matériel tel qu'un livre ou de l'alcool agit sur le psychique. Les deux sont très liés,
-et de toute façon le "psychique" c'est matériel : c'est une histoire d'hormones et de flux de particules chargées.
-On a de bonnes raisons de penser que l'âme n'existe pas car on sait que les réactions chimiques et les forces électromagnétiques servent de moteur aux cellules donc aux organismes vivants. Cette âme, appelée "principe vital" par certains scientifiques du XIX ème siècle, est une hypothèse dont on n'a finalement pas besoin. Pourtant certaines personnes disent aujourd'hui que l'âme est dans le sang, mais qu'on ne peut pas l'observer parce que c'est trop éloigné physiquement de nos sens (comme par hasard on ne peut pas démontrer que ça n'existe pas !). Revenez à la science !

Pour conclure, je dirai que quand on mange un gâteau "Chinois" ou du saucisson, il ne faut pas se torturer l'esprit au point d'en masquer la saveur : c'est bon, alors profitons-en ! ^^

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 20:49

Les écolos rigolos



Lundi :

 

         Sept heures et demie. Un Soleil écarlate émergeait dans un horizon dégagé. Pour Sylvain, il était l’heure de retourner au lycée dans sa classe de seconde.

            Sylvain ouvrit la fenêtre et découvrit le spectacle du Soleil levant.

 

Exactement comme dans mon rêve… songea-t-il. Quel rêve merveilleux…

 

Il était question d’une vision du futur des plus charmantes pour son créateur. Une grande plage bordée d’une mer turquoise reflétait savamment les couleurs du ciel du matin. Quelques gens s’y trouvaient et contemplaient la scène avec un profond dévouement. Les cris des frégates remplaçaient le hurlement des voitures, point de tumulte citadin mais le murmure apaisant et régulier de l’onde.

 L’humanité avait laissé loin derrière elle la marque de tous ses innombrables péchés : plus de guerre destructrice, plus de précipitation inutile, plus de machines infernales, plus d’industries monstrueuses et dégradantes, non, tout cela était fini. Les gens vivaient sobrement, dans le bonheur le plus total que procurait l’existence harmonique -fusionnelle ?- avec la Nature.

 

Je n’oublierai jamais ce rêve… Jamais.

 

Retour à la réalité. Il fallait se dépêcher, les cours débutaient à 8 h.

 

Dès que Sylvain eut avalé deux tranches de pain bio tartinées avec de la confiture bio et trempées dans un café bio au lait bio, enfilé son pull 100% coton bio et plus plaqué que coiffé ses cheveux faute de sécrétion abondante non corrigée de corps gras, il enfourcha son vélo. Le lycée était à l’autre côté de la ville.

 

 Pourvu que je n’arrive pas en retard…pensa-t-il, redoutant un phénomène…presque cyclique.

 

Huit heures dix. Bureau du CPE, M.Chantelort.

« Encore ! s’écria-t-il. 

-Mais c’est pour sauver la planète…

-On la connaît celle-là ! interrompit le fonctionnaire en colère. … bien un truc d’écolo … continue, je vais vous renvoyer de… des excuses signées … sinon une retenue… plus vous voir…

-… »

 

Plus tard dans la matinée, lors de la récréation, Sylvain s’empressa de quérir sa petite amie, Julie.

            Ils se saluèrent banalement, s’embrassèrent brièvement et se confièrent les nouvelles du week-end.

 

« Tu as vraiment fait un rêve magnifique… s’émerveilla Julie à l’écoute du récit passionné de Sylvain. »

 

Ce dernier marqua un bref temps d’hésitation.

 

« J’ai… j’ai une idée là-dessus. Ce rêve, il est réalisable. Ensemble, on pourrait faire partager ce rêve à tous ceux qui nous entourent pour qu’il devienne enfin réel. Tous les deux, on pourrait rendre la Terre plus verte, sans OGM, sans voitures, sans toutes ces choses qui en fin de compte ne servent à rien. »

            Julie acquiesça.

« C’est vrai, tout ce luxe… ça me dégoûte. Prendre sa voiture pour aller de l’autre côté de la ville… non, ça devient n’importe quoi.

-Alors, t'es d’accord ?

-Pour quoi ?

-Pour qu’on réalise ce rêve ensemble.

-Mais bien sûr ! ».

 

Elle rit et il fit de même par contagion d’émotion. Nouvelle embrassade, plus passionnée cette fois ci.

 

Midi et demi. Sylvain retrouve de la compagnie pour le repas. Tous des camarades de classe. Cette fois ci, il y avait Sébastien, l’esprit plongé dans ce qu’il avait découvert dans le dernier numéro de Science et Vie, Damien, le cerveau encore branché sur Messenger, Victor, fort de ses scores de la veille dans le jeu de tir à la première personne Counter Strike,  Bertrand, songeant à moitié au dernier film qu’il avait vu, et Franck, plus réceptif à l’arrivée de Sylvain.

 

«  Salut Franck, salut Damien !

-Alors, t’as révisé pour le contrôle de Physique-Chimie  Jeudi ? répondit Franck.

-Woh… déjà que j’y comprends rien, si en plus on rajoute des moles ou je sais pas quoi, ça facilite pas les choses. »

Sébastien fit une moue traduisant un certain désaccord et une mauvaise impression.

« C’est vrai que c’est pas évident, admit Franck. Mon père va sûrement m’aider, il s’y connaît pas mal.

-Au fait, ton père, il est pas ingénieur à EDF ? demanda Bertrand.

-Si, justement. Il a dû…

-S’il, vous plaît, interrompit Damien, on parlera de ça plus tard, d’accord ? ».

            Les autres affichèrent un consensus facial que seuls Sylvain et Victor n’arrivaient pas à comprendre. Néanmoins, ces deux-là ne posèrent pas de questions et laissèrent passer cette chose qui aurait dû attirer leur attention.

 

            Après une discussion amicale sur le film qu’avait vu Bertrand et les « exploits » vidéo-ludiques de Victor occupant les camarades de classe pendant la queue les menant au self, ces derniers arrivèrent à un moment crucial et fatidique : le choix personnel des aliments.

            La plupart sautèrent sur les lasagnes, accompagnées d’une salade ; lorsque Sylvain ne prit que la salade en tant que plat de résistance, Victor étouffa un ricanement. Les entrées furent plus variées ; pour sa part, Sylvain se résigna à prendre un ravier de crudités accompagnées d’un petit morceau de beurre sommairement confiné dans de l’aluminium. Arrivés au choix des fromages et desserts, Damien, Franck et Sébastien ne prirent aucun fromage mais compensèrent avec deux desserts comme à l'habitude, bien que le self était censé ne fournir au maximum qu’un fromage et un dessert. Et là où Victor s’octroya deux îles flottantes et un yaourt aromatisé sucré, Sylvain emporta tout aussi machinalement une part de brie, deux pommes, une orange et une banane.

Et ils s’assirent sur une table de huit personnes, ne se doutant pas que cette sélection était le signe de ce qui allait suivre…

 

Mince… J’aurais pas dû en prendre autant…pensa Damien. J’aime bien les lasagnes, mais là…

 

« Est-ce que quelqu’un veut de mon pâté ? demanda-t-il.

-Ah oui, je comprends, tu veux qu’on t’aide à enfiler ta dose, remarqua Bertrand. »

            Personne d’autre ne répondit.

« Allez, vous en voulez ? C’est du bon pâté de campagne.

-Hein ? Bweurk ! Non ! s’exclama Sylvain. T’es fou, je veux pas attraper la peste ! lança-t-il sincèrement. »

            Victor ricana.

« Oh non, ça va pas recommencer ! se plaignit Damien.

-Trop manger de fruits… marmonna mesquinement Victor.

-Moi, j’en veux pas de ton pâté pourri, répliqua Sylvain. A la limite, si vous voulez vous empoisonner, c’est votre problème ; je vous rappelle que le centre anti-poison est à cent cinquante kilomètres. »

            Victor ricana de plus belle.

« On va pas s’empoisonner, rétorqua Franck, sinon on serait morts depuis longtemps ! Mais si tu veux offrir de l’argent pour les funérailles de Damien avec toutes ces lasagnes, je pense qu’il dira pas non. »

            Damien rit et acquiesça. Sébastien soupira, méditatif.

« Est-ce que vous savez qu’aujourd’hui, dès que c'est pas bio c'est des OGM ? déclara Sylvain.

-Dans ce cas là, pourquoi tu manges de la salade et des fruits ici? demanda Franck.

-Trop manger de fruits, ça peut donner des boutons… tout verts ! Tout verts ! répéta Victor sur un ton de moquerie.

-Oh, arrête avec ça ! répliqua Sylvain, assez exaspéré.

-C’est vrai, t’es lourd, renchérit Bertrand.

 -Oui, donc si je mange de la salade et des fruits, ben, c’est parce que j’ai pas trop le choix, mais surtout parce que c’est plus sain que du porc ou du beurre. Tenez, si vous voulez mes crudités, je vous les passe ; elles ont dû se faire empoisonner par le beurre.

-Roh la la… fit Damien. »

 

            Sébastien profita d’une légère pause -car Victor était encore plongé dans sa « thèse » sur les boutons verts- pour placer ce sur quoi il avait réfléchi.

 

« Mais dis moi Sylvain…

-Oui ?

-Tu disais pas que les plantes, avec la photosynthèse, luttaient contre le réchauffement climatique ?

-Bien sûr que si, pourquoi ?

-Mais là, tu manges bien de la salade ? Enfin…

-Hein ? Ah oui, mais les animaux, ça pollue plus.

-Oui, c’est vrai, il faut empêcher les vaches de péter, dit Franck.

-Ca devient vraiment n’importe quoi… remarqua Damien. »

            Sylvain était bien embarrassé. Il fallait faire tout ce qu’on pouvait pour sauver la planète, mais…

« Allez Sylvain, renchérit Victor, fais un geste pour la planète : retiens-toi ! Ha ha ha ha ha!»

            C’est bon, l’écologiste a trouvé la réponse :

« Non, c’est la Nature.

-Ben ta nature, tu vas la montrer ailleurs, rétorqua Damien. On veut pas de tes odeurs. »

            La tension était à son comble, et c’est là que Bertrand intervint.

 

« Bon, écoutez, faudrait se calmer, là. »

            L’attention était encore ailleurs. Il reprit :

« Tenez, je vais vous prendre votre pâté et vos crudités, si vous voulez. »

            Damien et Sylvain se tournèrent vers lui et lui donnèrent leurs entrées avec un certain soulagement dans ce climat agité.

«Merci. Chacun décide de ce qu’il mange, on ne va pas imposer aux gens de manger bio, Mcdo ou quoi que ce soit. Si Damien veut s’emplâtrer des lasagnes, c’est son problème, après il assume les conséquences. Si Sylvain veut être végétarien, c’est son problème aussi. Par contre, Sylvain, à dire que le petit morceau de beurre, emballé en plus, il va contaminer les carottes rapées, là t'exagères. »

            Tous se taisaient, la mine renfrognée caractéristique de l’apaisement progressif d’un conflit.

« J’ai fini, dit Damien en emportant son plateau. »

 

            Le repas s’acheva dans un froid silence de monastère, sans incident notable. Sylvain fut de loin le dernier à partir.

 

            Quinze heures. Cours de Sciences de la Vie et de la Terre. Le professeur rendait les copies sur le fonctionnement du système circulatoire.

 

« Franck… A revoir. Victor... A revoir aussi. Sébastien… Le sujet a été compris, c’est bien. Laurent… Quelques erreurs par ci par là, je pense que tu peux faire mieux. Sylvain… Sujet compris, rien à redire, sauf peut-être ta petite remarque que j’ai signalée dans la correction, à éviter à l’avenir, au cas où... Mais rien de bien grave. Nicolas… »

            Sylvain posa son regard sur la copie avec assurance. Seize. Dans ce cas là, pas vraiment la peine d’écouter la correction, il se demandait bien quel pouvait être le problème. Il parcourut rapidement la copie –il y avait peu de rouge- et aperçut assez vite un certain bloc d’écriture du professeur dans la marge.

Alors c’est pour ça qu’elle m’a averti…Apparemment, les autres n’ont pas compris que la Nature était bien faite, pourtant ça me semble évident avec tout ce qu’on a appris…Mais qu’est-ce qu’elle a bien voulu me dire ?

 

« A éviter à l’avenir, on ne sait jamais sur qui on peut tomber… Je te conseille de lire des livres sur la théorie darwinienne de l’évolution et la génétique, et tu verras que cette conclusion est un peu hâtive. D’ailleurs, pour te prouver que c’est faux, rappelle toi que les maladies sont d’origine naturelle… »

 

Sylvain était assez déboussolé. Tout ce fonctionnement, ces circuits parfaits avec le cœur, les poumons… Mais…

Tiens, qu'est-ce que je vais faire ce soir ?

Le cours s'acheva avec un Sylvain rêvassant.

Dix-huit heures vingt-cinq. Retour à la maison – en vélo, bien sûr. Sylvain retrouva sa mère, Christine. Elle faisait des petits boulots à temps partiels, et cela n’était pas plus mal, car avec une famille composée de deux parents et d’un fils unique, il y avait fort à faire à la maison.

 

« Comment ça s’est passé cette journée ? demanda-t-elle.

-Euh… La prof a rendu les devoirs de SVT.

-Et alors ?

-J’ai eu seize.

-C’est bien mon chou, je suis fière de toi. »

            Ton admiratif, succès : Sylvain sourit à ce franc compliment. Lui aussi était fier de lui. Son sourire s’effaça quelque peu :

« Ah oui… Sinon, je me suis disputé avec des gars de ma classe.

-Pourquoi ?

-C’était sur des questions de nourriture. Ils vont jamais comprendre…

-Oh, attends que Gérard soit là et on en reparlera, d’accord ? »

            Il acquiesça. Gérard était son père ; il était professeur de SVT dans l’ancien collège de Sylvain, où il avait acquis une certaine… notoriété.

 

« Bon, on a de la chance, il a plu aujourd’hui, comme ça tu pourras te laver avec de l’eau toute fraîche. Qu’est-ce qu’on a de la chance de vivre au bord d’une ville où les pluies ne sont pas acides… Les gens ne se rendent pas compte de cette chance et préfèrent prendre de l’eau chère et polluante, trop chaude et en trop grosses quantités… C’est pas bon pour le réchauffement climatique tout ça, et pour la Nature, encore moins. »

            Courte pause. Sylvain répondit :

« Oui, c’est vrai. La Nature nous offre généreusement son eau, et on se sent obligé de la transformer à tort et à travers. Si ça continue, Mère Nature pourrait se mettre en colère et nous punir. Ce serait triste d’en arriver là, mais… »

            Christine ne répondit ni ne finit sa phrase.

« Bon, j’y vais, dit-il.

-Pendant ce temps, je vais préparer le repas avant que Papa arrive, il a une réunion. Allez, file. »

 

            Sur ce, Sylvain se dirigea vers le petit jardin derrière la maison. Une grande cuve cylindrique en bois poli se tenait là. A côté, deux seaux constitués de planches en bois cerclées de fer quelque peu oxydé, avec une anse et un fil attaché à une boucle de métal encore plus rouillée au sommet de l'anse. Divers draps étaient pliés par le soin de la mère, posés sur une espèce de petit banc en bois pourri. Au dessus de la cuve, on apercevait aisément deux sortes de toboggans à eau, qui étaient en fait des prolongements de la gouttière, et on pouvait remarquer qu’ils avaient été installés plus tard que ces dernières car leur état et matériaux respectifs étaient assez différents : les gouttières en aluminium et leur prolongements en bois poli.

Sylvain prit un seau qu’il plongea dans la cuve afin d’en recueillir le précieux liquide et mit un drap sur son épaule. Il emporta ce seau à l’intérieur dans une pièce qui était censée s’apparenter à une salle de bains, le posa par terre, et étendit le drap sur une bassine. Il tenta de fixer le drap sur la bassine à l’aide de pinces.

J’espère que ça tiendra, pensa-t-il. Ainsi, il ne demanda point d’aide à sa mère. Il avait seize ans quand même, il pouvait se laver tout seul !

            Il versa le contenu du seau sur le filtre de fortune. Pas de problème, il s’en alla quérir un deuxième seau, les remplit à la cuve, revint à la bassine. Il versa progressivement l’un des deux seaux. La bassine était presque à moitié remplie. Le deuxième seau…

Mince ! Il eut une expression de gêne mêlée à une mauvaise surprise. Une pince avait claqué, le fond du deuxième seau n’avait pas été filtré.

J’ai plus qu’à tout recommencer…

 

            Dix-neuf heures cinq. Repas en famille ; le père allait bientôt arriver. Sur une petite table étaient disposés trois assiettes, trois verres, trois couteaux, trois petites cuillères et des serviettes assez tachées. Au menu : salade vosgienne 100 % bio du jardin, aménagée en raison de l’absence de lardons – Quelle horreur ! pensa Sylvain à l’idée de la recette originale. Après une attente polie, Gérard arriva.

 

« Bonjour tout le monde ! Oh, qu’est-ce que c’est que ça ?

-C’est la salade du jardin que je t’avais promise, répondit Christine.

-Oh, c’est gentil, j’avais bien fait de te la demander.

-Ah oui, il a plu aujourd’hui, alors je me suis dit que je pourrais laver les assiettes et les couverts cette fois-ci.

-Non, c’est pas la peine, ça sert à quoi de laver la vaisselle si c’est pour la salir ensuite, hein ? »

            Sa femme cogita un instant.

« Oui, c’est vrai, ça peut encore attendre.

-Bon… »

            Le repas se déroulait dans un profond et solennel silence. Après la salade vosgienne, chacun savoura son yaourt au soja aromatisé au cacao, dessert idéal pour qui mange végétalien et bio.

 

Après le repas, un certain temps s’écoula où chacun vaquait à ses affaires, les parents faisant leur toilette, Sylvain s’occupant de ses exercices de mathématiques qu’il finit par abandonner sans les avoir tous essayé au profit du vocabulaire de sa première langue vivante étrangère avec l’Anglais, l’Allemand.

 

Ca au moins, je comprends à quoi ça sert, pensa-t-il tout rêveur.

 

            Le soleil commençait déjà à plonger derrière l’horizon lorsque Sylvain se confiait à son père au sujet de la dispute qui l’avait malgré tout gêné.

 

« C’est déplorable de voir que les gens n’ont rien compris et ne cherchent même pas à comprendre.

-C’est sûr… répondit sa mère.

-C’est pas en mangeant du porc qu’on va sauver la planète…»

            Gérard, voyant la nuit arriver, s’était saisi d’une bougie et d’une boîte d’allumettes. Il sortit une allumette et la craqua.

« Nous sommes en avance sur notre temps, déclara-t-il en portant la flamme à la bougie.

-Chéri !

-Oui, c’est ma conviction et je la défends.

-Tu es sûr que…

-Absolument. Je pense fermement qu’un jour, les gens vont ouvrir les yeux et faire comme nous, et que tout ira mieux, que la vie sera plus belle, plus propre, plus respectueuse de la Nature.

-Tu es vraiment trop optimiste…

-Non, non, j’ai de bonnes raisons de croire ça, pas toi ? »

 

« Bon, la vie nous l’apprendra, continua-t-il. En attendant, je vais me coucher. Pas la peine de lire cette fois-ci, je suis trop fatigué. Bonne nuit Christine.

-Bonne nuit –ils s’embrassèrent.

-Bonne nuit Sylvain.

-Bonne nuit Papa –ils s’embrassèrent.

-Fais de beaux rêves.

-… »

 

            Ainsi, toute la famille s’en alla se reposer, avec dans leur lits de nombreux et inoffensifs lapins de compagnie, la lumière de la Lune gibbeuse pénétrant dans les chambres, les éclairant doucement dans une atmosphère de calme et de paix.

 

Nous sommes bien gâtés, pensa Sylvain. En la respectant et l’aimant, Mère Nature nous remercie…

 

« De rien. »

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 19:52

Les écolos rigolos est un texte que j'ai écrit dans l'été 2007, qui est aussi la période où j'ai vu un papillon multicolore (mais ça c'est une autre histoire). Il se découpe en sept épisodes correspondant chacun à un jour de la semaine, plus un épilogue. C'est une fiction où l'on suit la semaine du jeune Sylvain, écologiste profond donc décroissant, à peine caricaturé des vrais mais suffisamment pour en devenir un écolo rigolo.

Je me suis rendu compte que la meilleure présentation de ce texte était celle d'un feuilleton, donc il sortira épisode par épisode.

N'oubliez pas que je suis très ouvert aux critiques, alors n'hésitez pas à en faire ! Sinon, bonne lecture ! ;-)

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 19:53

Pas question ici de répéter le discours gouvernemental : il impose des réformes de régression et non pas de progrès. Je vais ici exposer quelques idées de réformes qui permettraient d'améliorer l'université. N'hésitez pas à vous en inspirer si vous avez des motions à passer.

1) Anonymat

Il faut que ça cesse ! Les élèves se connaissent très mal, même au sein d'une classe, il  n'y a pas de photo de classe, les élèves et les profs ne connaissent pas leur noms/prénoms, pas d'échange de numéros de téléphone comme l'avaient arrangé mes profs de prépa MPSI... Ce phénomène empêche des liens sociaux étroits et va à l'encontre du travail en coopération qui s'avèrent souvent très bénéfique : untel ne comprend pas quelque chose qu'il demande à un autre, l'autre peut demander en retour... Pour plus de solidarité, faire cesser l'anonymat.

2) Pédagogie

Les cours magistraux sont fondés sur un principe tout ce qu'il y a de moins pédagogique : le prof sort son cours à une masse d'élèves, les élèves ne sont pas interrogés et peuvent à peine poser des questions... C'est pas parce qu'on fait mieux en TD qu'on ne doit pas le faire en cours ! Il faut en finir avec l'éducation en batterie ! Pour cela, réduire les effectifs, quitte à raser un certain nombre d'amphis pour reconstruire de vraies salles de classe.
Aussi, les professeurs doivent être plus pédagogues ! Beaucoup de profs de fac sont bons au niveau des connaissances, mais mauvais en pédagogie, tout simplement parce qu'ils n'y ont pas été formés ! Je pense que pour devenir professeur à l'université, le titre requis ne doit pas être le doctorat, mais un diplôme de pédagogie obtenu après une ou deux années de cours de...pédagogie ! Pas des cours de droit ou de la matière à enseigner, du moment que le niveau est suffisant pour les élèves. Le problème, c'est qu'avec la réforme des concours de l'enseignement, même les autres profs risquent d'être peu pédagogues...

3) Encadrement

En prépa on est encadré mais contraint, et à la fac on est libre mais pas encadré. Les deux étant plutôt incompatibles, il n'est pas facile de les concilier. Le mieux est peut-être que les profs donnent non pas des devoirs, mais des pistes de travail à faire par leurs élèves. Après, libre à chacun de travailler ou pas.

4) Contrôle des connaissances

Je me suis rendu compte qu'avoir uniquement deux séries de partiels comme contrôle de connaissances annuel ne permettait pas de bien connaître son niveau au bon moment, et aussi que ça incitait au travail irrégulier pour le court terme. Deux solutions possibles :

+On met de nombreux contrôles servant juste de mesure pour l'élève, et il passe une série d'examens par semestre en sachant mieux à quoi s'attendre comme résultat. Les contrôles servent surtout à savoir s'il faut travailler plus ou si on peut se permettre de travailler moins.
+Contrôle continu avec examen terminal en fin de licence. Un peu comme au lycée en fait. Je rappelle que contrairement à ce que pensent certains, on ne vient pas à la fac pour glander !

Certes, ces mesures pourraient être encore plus révolutionnaires, certes, j'ai très peu argumenté, mais je n'ai pas vraiment le temps de faire une bonne argumentation. En revanche, je suis prêt à discuter des critiques que vous pouvez faire sur ces propositions de solutions.

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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 21:42

Parce que le monde va mal, donc il faut l'améliorer, et que si on veut l'améliorer, il faut se dresser contre l'autorité établie car elle défend l'état présent, et car être rebelle , c'est se lever contre l'autorité établie !

(et non pas faire comme le terroriste noir africain du JT de France 2, mais ça c'est parce que France 2  c'est plutôt l'autorité établie et que ça les arrange de faire croire que les rebelles c'est des gens pas biens).


Je rêverais de pouvoir répondre d'une manière aussi brutale et logique dans une disserte. Bon, je suis censé faire des articles de fond, alors voici un peu d'argumentation pour les mal-comprenants qui seraient en désaccord avec ma preuve.

1) Le monde va mal.

Evident selon mon ami Tristan. Et pourtant...

Deux contre-argumentations à fournir à ceux que j'ai connus qui n'ont pas bien saisi cette évidence. Je mets leur propos entre guillemets (les IDEES !).

-"Le monde ne va pas si mal."

Ah. Oui, ça pourrait être pire. Ca pourrait être comme au Moyen-Âge ou au temps du nazisme, ou encore cauchemardesque comme dans le livre 1984.
Oui, on ne souffre pas 24h/24. Mais maintenant que j'y pense, ce n'est même pas sûr que les gens passent moins de temps à souffrir qu'à être heureux, je suis pas à leur place.
Mais tu oublies que la plupart des gens vivent avec peu de confort matériel, que la plupart des pays ne respectent pas les règles de base à l'épanouissement de la démocratie, tu oublies le faible poids de la laïcité, tu oublies un nombre mirobolant de discriminations : machisme encore très dominant, racisme, homophobie, rejet des gens "anormaux"... Dis moi, tu serais pas un peu un avantagé pour dire ça ?

-"Dieu a créé le meilleur des mondes possibles."

Soi-disant parce qu'il a donné la liberté aux être dotés d'une âme et que ç'a laissé le mal apparaître car Lucifer avait une âme ? Tout un tas de choses à t'objecter :

->On n'est toujours pas sûr qu'il y ait un créateur du monde (j'en envisage tout de même l'éventualité mais je sens qu'il y aurait quelque chose avant lui, genre un surmonde).
->Parce tu crois qu'on est libres, toi ? Quitte à m'attirer les foudres des chevaliers quantiques de Copenhague, je pense que le hasard n'existe pas, mais qu'on s'en sert d'explication joker quand on est dans l'ignorance.
->Si Dieu est bon et d'une intelligence transcendante, pourquoi n'a-t-il pas laissé une liberté juste restreinte au bien ? C'est pas cohérent.

2) Il faut l'améliorer.

Le monde va mal donc il ne va pas bien, or par définition, il faut faire les choses bien !

3) L'autorité établie défend l'état présent.

A vrai dire, ce n'est vrai que pour l'état global. Et c'est assez dur à montrer...

Disons que l'autorité établie cherche à conserver sa place dominante au sein du système capitaliste, et que ce système est responsable des problèmes matériels et écologiques. Aussi, beaucoup de gens ont du mal à remettre en cause leurs erreurs, ça aussi c'est une autorité, la majorité. Oh et puis, il me semble qu'il y a plus de gens qui poussent dans le sens de la discrimination que de gens qui la combattent.

4) [J'ai supposé que l'amélioration était possible !]

Non, l'homme n'est pas mauvais au point qu'on ne puisse pas améliorer notre monde. L'homme, c'est ce qu'on en fait : on peut l'avilir comme le rendre bon. Quant à savoir si le communisme c'est possible, il fait faire preuve d'un peu d'imagination : c'est possible si les gens le veulent. Et si les polices ne sont pas une barrière trop haute à franchir pour le changement de régime. C'est une question de rapport de force, et un rapport de force ça peut s'inverser ! L'imagination au pouvoir, un nouvel espoir, le courage naît de la frustration, et la force est avec nous !

Alors oui, l'amélioration est possible si les gens le veulent et travaillent de concert, bordel de merde ! C'est à chacun de s'y mettre.

Alors, et si c'était vous qui rendiez le monde plus juste ?

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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 20:01

Mais oui, quelle évidence. Si les politiciens cherchaient à défendre la vérité, il la voudraient pour eux, et seraient sincères parce qu'ils la veulent aussi pour les autres. Et pourtant...

L'idée de cet article me vient de mon expérience militante l'année passée, lors du mouvement étudiant de 2009 contre les réformes de Sarkozy. Nous étions une centaine d'étudiants à militer au sein d'un "comité de mob" , alors qu'il y avait environ 100 fois plus d'étudiants au total.
Collectifs d'AGE (Assemblée Générale Etudiante), manifs, tracts, manifs, affiches... Une activité intense dans une très bonne ambiance, mais pas très regardante sur l'exactitude des propos des tracts. Je m'en suis bien rendu compte : même les militants de gauche de base disent beaucoup de conneries. Quelques erreurs type :

-Confondre ce que veulent les autorités avec les conséquences de ce qu'elles veulent.
-Voir la jeunesse comme martyr : "Ce sont les jeunes qui vont servir de variable d'ajustement !". C'est marrant, les retraités disent que ce sont les retraités, les salariés disent que ce sont les salariés...
-Utiliser un mot pour dire autre chose que ce qu'il veut dire (comme "précaire").
-Dire que les 350 milliards d'euros débloqués par l'Etat ont été DONNES aux actionnaires.

On peut trouver plusieurs façons de se justifier pour avoir dit quelque chose d'inexact : dire que c'est pas grave, dire que ça va amener plus de monde à nous parce qu'on est plus percutants ou qu'on donne une meilleure image. Moi je pense que dans 99 % des cas, et particulièrement dans ce domaine clef qu'est la politique, c'est inexcusable.

J'ai fortement l'impression que le domaine où l'on méprise le plus la vérité, c'est la politique. Et pas seulement de la part des politiciens carriéristes, loin de là. On ne fait pas bien attention à ce qu'on dit, on ment aux autres, et, phénomène courant et meurtrier : on se ment à soi-même. Illusion.

Quand il s'agit de parler de là où est rangé l'aspirateur ou même de la nature d'un atome, en général, on ne va pas inventer un mensonge. Alors pourquoi un tel mépris de la vérité en politique ?

La vérité y est méprisée parce que les acteurs politiques sont convaincus qu'en énonçant certaines affirmations, même si c'est faux, on aura plus de succès. Enorme erreur... Agir ainsi crée un climat de méfiance, car on finit toujours (ou presque ?) à découvrir la supercherie. C'est cette façon d'agir qui fait que les sociologues opposent entre eux des théories partant d'idées politiques plutôt que de se référer à l'expérience avec force graphiques, sondages et expérimentations, alors que les physiciens et biologistes finissent par se mettre d'accord. Et puis on peut très bien être percutant tout en restant au plus proche de la réalité.

Si vous aussi vous en avez marre du mensonge politique qui la rend si compliquée, sachez que vous avez un rôle à jouer : défendre la vérité.

Car avant d'être politiciens, ces gens là étaient des humains baignant dans une culture. Seulement la culture dans laquelle nous sommes prône la vérité, mais en même temps, nous incite à être hypocrite pour plaire et assez négligent sur l'exactitude de nos propos. Et cette culture, c'est aussi nous qui la faisons. Et c'est à nous de défendre la vérité dans nos propres actes, de développer une sorte d'hygiène scientifique qui empêchera plus facilement au mensonge politique de perdurer. Pour que la vérité triomphe et ne soit pas source de pouvoir à une minorité.

Et peut-être qu'un jour, le mensonge sera enfin interdit par la loi. Allumons donc en grand nos lumières pour que ce jour mette le mensonge politique au rang de malheur du passé.

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 17:56

Dune est un cycle de science fiction aux thèmes très variés, reconnu comme un classique du genre. L'action se déroule principalement sur la planète Dune, planète à atmosphère favorable à la vie humaine, mais constituée d'un vaste désert de sable , très chaud, encore plus terrible que le Sahara à cause de la présence des fameux vers des sables.

 

Un premier problème se pose pour les habitants de Dune : comment ne pas crever de soif ? Car même s'il y a quelques puits d'eau, l'eau est un réel problème : c'est une question de vie ou de mort. C'est pourquoi les nomades de Dune, les Fremen, ont inventé une tenue permettant d'économiser beaucoup d'eau : le distille.

 

Le but de cet article est d'essayer de voir comment on pourrait créer un distille dans la réalité.

 

Tout d'abord, l'auteur Frank Herbert étant loin d'être le dernier des cons, regardons sa description du distille. Voici donc un extrait de Dune Tome 1 où le planétologiste fremen Kynes explique à Leto et Paul Atréides comment fonctionne le distille et comment s'en servir.

 

« Et si vous aviez la bonté de nous expliquer ce que sont ces vêtements, vous qui vivez avec eux [, demanda Leto]. »

« Certainement, dit Kynes.(Il tendit la main sous la robe et vérifia les fixations d'épaule tout en parlant.) A la base, c'est un micro-sandwich : un filtre à haute efficacité doublé d'un système d'échange de chaleur. (Il rajusta les fixations d'épaule.) La couche au contact de la peau est poreuse, perméable à la transpiration qui rafraîchit le corps... c'est le processus normal, ou presque, de l'évaporation. Les deux autres couches... (Il resserra la partie pectorale.) … comprennent des filaments d'échange calorique et des précipitateurs de sel. Le sel est récupéré. »

Le Duc [Leto] souleva docilement les bras : « Très intéressant. »

« Respirez à fond. », dit Kynes.

Le Duc obéit.

Le planétologiste se pencha sur les fixations d'aisselle et rajusta l'une d'elles. « Les mouvements du corps, et surtout la respiration, reprit-il, ainsi qu'un certain effet osmotique suffisent à fournir l'énergie nécessaire au pompage. (Il libéra quelque peu la partie pectorale.) L'eau recyclée circule et aboutit dans des poches de récupération d'où vous l'aspirez grâce à ce tube fixé près de votre cou. »

Le Duc tourna le menton afin de voir l'extrémité du tube. « Efficace et simple, dit-il. Bonne fabrication. »

Kynes s'agenouilla pour examiner les fixations des jambes. « L'urine et les matières fécales sont traitées dans le revêtement des cuisses. (Il se releva, tendit la main vers la fixation du cou et souleva une pièce.) Dans le désert, vous porterez ce filtre sur ce visage et ce tube viendra dans vos narines, fixé par ces pinces. Vous respirerez par la bouche, au travers du filtre, et vous rejetterez l'air par le nez, dans le tube. Avec une tenue fremen en bon état, vous ne devriez pas perdre plus d'un dé à coudre d'humidité par jour, même si vous venez à vous perdre dans le Grand Erg. »

« Un dé à coudre par jour », répéta le Duc.

 

On voit ici que le distille est superbe machine de recyclage, hautement efficace. Mais on va très vite voir que contrairement à ce que dit le duc, elle n'est pas simple. J'essaierai tout de même de vulgariser au mieux mes propos, en mettant de bons schémas mais aussi en ne mettant pas trop de nombres (de toute façon je ne saurais pas quoi mettre vu le peu de concret qu'a cette réflexion de l'ordre de l'imagination).

Je vais prendre comme trame la description faite dans l'extrait.

 

1- Distille

 

Ben oui, pourquoi ça s'appelle comme ça ? Parce que ça distille !

 

Lorsqu'on transpire, l'organisme rejette par la peau de l'eau liquide chaude, mais aussi du sel et de nombreux minéraux dissous, comme l'urée. Aussi, même si l'urine est composée en majeure partie d'eau, les minéraux dissous en font quelque chose de buvable, mais de stupidement buvable : c'est toxique ! Or notre but, c'est quand même de boire l'eau qu'on a perdue. Il faut donc l'avoir nettoyée. Et pour la nettoyer, il faut la distiller.

 

Ca ne vous rappelle pas vos cours de chimie ?

 

Il faudrait donc incorporer un alambic dans le distille pour purifier l'eau. La flamme peut être aisément remplacée par la chaleur du désert, par contre le réfrigérant...

 

On pourrait refroidir la vapeur en lui faisant subir une détente de Joule-Thomson. C'est un procédé qui consiste à faire passer un fluide dans un canal avec une paroi poreuse, et qui a souvent comme principale conséquence de refroidir le fluide. C'est le cas avec la vapeur d'eau à pression usuelle. Ce procédé peut même faire passer le fluide de gaz à liquide : c'est ce qui se passe dans les frigos !

 

J'ai pas osé mettre un Bob l'éponge...

 

2- Filtre à haute efficacité

 

Merde alors, dans le bouquin c'est pas un système d'alambic miniature, mais un filtre. Mais comment pourrait-on avoir un tissu qui ne laisse passer que l'eau de la transpiration ? Je ne vois vraiment pas. Parce que le sel dissous prend moins de place que les molécules d'eau, donc aurait tendance à passer plus facilement... Attendez, je passe à la suite.

 

3- Précipitateurs de sel

 

Ce serait un certain relief dans le tissu qui fait que le sel dissous se retrouve sous forme solide dans l'eau encore liquide, à ce qu'il me semble. Résultat, les grains de sel grossissent, et les molécules d'eau liquide étant le plus petit composant du mélange, un filtre plan bien ajusté peut ne laisser passer que cette eau.

 

Oh petit, c'est bien essayé, mais avec un grain pareil tu peux pas passer dans la pièce d'à côté ! La molécule multicolore, c'est l'urée, et l'agrégat gris et vert, c'est un petit grain de sel. Petit petit...

 

Le sel, aussi bien que les autres minéraux, doivent être récupérés, sinon ils obstrueraient une zone intercouche, empêchant l'eau de passer et abîmant le tissu. La gravité, mon sens physique ne le sent pas du tout, les forces électriques, niet, ce sont des molécules neutres, ne me reste plus que l'idée de tiges balayant les minéraux vers le bas, pour les faire tomber dans des poches genre un ourlet bien fait. Ou peut-être plusieurs ourlets en bas de différentes composantes de la robe ; des alvéoles ? Si vous avez une meilleure idée, merci de m'en faire part.

 

4- Système d'échange de chaleur

 

Et là, c'est le drame : je ne vois plus. L'eau a déjà été filtrée, alors pourquoi ? La chaleur irait d'où à où ? Le processus naturel est que l'eau venant d'être filtrée (tout de même refroidie car c'est poreux) se réchauffe. Quant aux filaments d'échange calorifique... Ca a l'air très intéressant mais je ne vois pas ce que c'est. Considérons cela comme une simple ouverture de science-fiction pas très poussée, ou alors trop poussée pour moi ! … Une idée ?

 

5- Circulation de l'eau

 

C'est l'eau recyclée qu'on fait circuler vers la poche d'eau à boire. Il faut donc croire que l'endroit où elle circule est plutôt à l'extérieur.

 

Il est dit que ce sont les mouvements du corps plutôt grossiers qui donnent l'énergie suffisante à la circulation. Plusieurs questions se posent :

 

-Comment mène-t-on l'eau là où on veut ?

-Comment transformer l'énergie grossière des mouvements du corps en énergie assez fine pour faire courir l'eau ?

 

A la première question, j'aurais envie de répondre : capillarité et nanotubes. Encore qu'on puisse prendre moins fin que les nanotubes (de carbone), ces dernières bestioles coûtant actuellement la peau du cul. M'enfin, le prix peut baisser comme l'ont fait ceux de certains composants de micro-électronique (dans l'ordinateur en face de vous par exemple). On verra.

L'idée serait d'utiliser la force de capillarité avec des tubes très fins pour faire monter l'eau. Vous savez, cette force qui fait monter l'eau dans un morceau de sucre ou sur le bout d'une cuillère à peine immergée (voire plus immergée).

 

Et du coup c'est tant mieux, parce que la deuxième question ne se pose plus : on n'a pas besoin de l'énergie du corps, car il y a les tubes ! Mais maintenant que j'y pense, je ne comprend pas le bilan énergétique de la capillarité : d'où vient l'énergie cinétique qui fait monter les petites molécules d'eau ? Il peut pas y en avoir une infinité, donc ça voudrait dire qu'au bout d'un moment, ça ne marche plus parce que « la capillarité se fatigue » ? Une fois de plus, ce serait gentil si vous pouvez m'éclaircir.

 

6- Urine

 

Oui, la transpi, la pisse, la merde, c'est dégueulasse, mais c'est une question de vie ou de mort. Alors au lieu de voir ça comme de simples déchets dont il faut se débarrasser, il faut voir ça comme de la matière qui peut être transformée. Et récupérée.

 

Là ça me semble vite vu : on met des poches avec un dispositif grossier de distillation avec la détente de Joule-Thomson qu'on a vue. Le problème, c'est qu'un corps ça bouge, et que je ne suis pas sûr que ça marche avec un tel écoulement inconstant. Vous pouvez m'aider ?

 

7- La merde

 

Ah, là je crois qu'on est dans la merde. Comment recycler la merde ? Faudrait peut-être demander à la NASA. Vous avez une idée ?

 

8- Et les tubes dans le nez ?

 

C'est pour recycler la morve ! Récupérer l'eau dans le tube, et laisser des crottes de nez. Mais comment ? Y aurait pas un petit génie ?

 

9- Les priorités

 

Il me semble assez évident que c'est pas en recyclant la morve qu'on gagnera le plus. Ni avec la merde d'ailleurs, sauf si on a le malheur d'avoir la chiasse. Il me semble assez clair que c'est sur l'urine, mais aussi la transpiration qu'il faut miser. Quand il fait chaud, on doit bien perdre de 500 à 1000 mL d'eau (pifomètre à la Thierry CHAMBON, désolé, je peux pas faire mieux), quant à la transpiration, je sais pas trop, mais ça doit être plusieurs litres. Et le dé à coudre, il doit faire moins de 2 mL. Viser une telle économie est vraiment ambitieux.

 

Conclusion : concrétisation ?

 

Le distille n'intéresserait pas trop les entreprises actuelles car elles devraient les vendre à des gens du désert, des gens du Tiers-Monde, et ces gens là on préfère leur donner les restes. Et puis ils n'ont pas beaucoup de sous. Encore ce problème du Nord et du Sud.

Mais si on trouve un moyen de fabriquer des distilles à des prix suffisamment accessibles, peut-être qu'un entrepreneur généreux donnerait un relais à l'idée. En attendant, ce serait bien si des gens pouvaient s'associer à moi pour relever ce défi à la fois technologique et humain. Si ça vous tente, ou si vous connaissez quelqu'un susceptible de m'aider, merci de m'écrire à l'adresse suivante : cenobiel_komomai [arobase] hotmail.fr

 

Que le distille soit !

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 16:15

ANALYSE DU JEU

 

Attention ! Cette partie contient des spoilers !

 

I Top 10 des répliques selon moi

II Un jeu édifiant

  1. Religion

  2. Discrimination

  3. Inégalités

  4. Le courage de sauver le monde...

III Les personnages

1)Lloyd

2)Mithos

3)Colette

4)Sheena

5)Genis

6)Préséa

7)Raine

8)Regal

9)Zélos

10)Kratos

IV Je voulais être un démon... Le phénomène Abyssion

 

I Top 10 des répliques selon moi

 

Faites pas trop attention au classement, il est plus qu'approximatif.

 

1)«Give me your name and I shall give you mine !»

(Donne moi ton nom et je te donnerai le mien !)

 

Lloyd, reprise par Raine pour voir ce que ça fait. Souvent dite lorsqu'une personne qui se croit au dessus des autres demande le nom d'un de ceux qu'il regarde de haut, mais pas forcément (à la Tour du Salut Lloyd la sort sans qu'on lui demande son nom). C'est tellement insolent, j'adore !

 

2)«I am Yggdrasill, leader of Cruxis... and the Desians.»

(Je m'appelle Yggdrasill, chef du Cruxis... et des Désians.)

 

Yggdrasill, première rencontre dans la Tour du Salut.

 

3)«Dwarven vow number 1 : «Let's work together for a more peaceful world.».»

(Dicton nain numéro 1 : «Travailler de concert pour le bien d'un monde de paix.».)

 

Lloyd, peut-être Dirk aussi, lorsqu'on se rend compte qu'il faut agir pour améliorer le monde dans lequel on vit.

 

4)«This situation is born of the weakness of people not to accept those who are different.»

(Cette situation est née de la faiblesse des gens à ne pas accepter ceux qui sont différents.)

 

Origin, lors de l'établissement du but du pacte, avant le combat.

 

5)«Feel the pain ! From those «inferior beings» ! As you'll burn in hell !»

(Ressens la douleur ! De ces «êtres inférieurs» ! Quand tu brûleras en enfer !)

 

Kratos, quand on a buté la gueule à ce connard de Kvar et qu'il faut l'achever.

 

6)«The only way to eliminate discrimination is just everyone to be the same.»(à peu près)

(Le seul moyen d'éliminer la discrimination est de rendre tout le monde pareil.)

 

Mithos, dans les débats idéologiques vers la fin.

 

7)«I have no further need of you. Begone !»

(Je n'ai plus besoin de vous. Disparaissez !)

 

Rémiel, juste avant le combat à la Tour du Salut.

 

8)«I will never give up.»

(Je n'abandonnerai jamais.)

 

Lloyd à Flanoir, peu avant de partir à l'assaut de la Tour du Salut.

 

9)«All I desire, it's a fun easy life. That's it. Nothing more, nothing less.»

(Tout ce que je veux, c'est une vie simple et amusante. Ni plus, ni moins.)

 

Zélos, dans la version où il est tellement démoralisé lors de sa trahison qu'il se suicide en se lançant dans un combat perdu d'avance, juste avant le combat.

 

10)«I side with the strongest.»

(Je me range du côté des plus forts.)

 

Zélos, à Mizuho lorsque Lloyd expose sa vision de monde idéal, mais aussi lors de la trahison dans la Tour du Salut.

 

II Un jeu édifiant

 

Bien peu ont perçu la profondeur morale que l'on trouve dans Tales of Symphonia. C'est pourtant l'un des aspects qui fait de ce jeu-vidéo bien plus qu'un simple jeu. Mais je pense quand même que même ceux qui n'ont pas perçu consciemment les enseignements de ToS les ont ressenti, dans leur coeur.

 

1)Religion

 

Au début, on a l'image des gentils anges, purs, lumineux, bons, et des mauvais Désians qui font tout contre le périple de la régénération. Puis on découvre que le Cruxis et les Désians sont alliés. Pourquoi une telle alliance ? Parce que le but du Cruxis n'est pas de sauver le monde des vilains comme le croiraient les pauvres habitants de Sylvarant, mais de faire croire qu'ils peuvent sauver le monde des vilains. Les gens de Sylvarant, dans une profonde misère, croient très fort en l'Elue et en Martel, et donnent de l'argent au Cruxis, qui, on peut s'y attendre, va alimenter les caisses des Désians quand il y a des surplus. C'est la même idée que celle de Marx lorsqu'il dit qu'il faut se débarrasser de la religion actuelle qui se comporte telle un opium du peuple : le but est de soumettre les gens à quelque chose d'infâme.

On a ici, à peu de choses près, la même vision de la religion que chez Pullman dans A la croisée des mondes : ce qui semble lumière est ténèbres. Tales of Symphonia donne des images fortes de cette vérité qu'ALCDM ne donne pas. En effet, c'est quand même assez marquant d'avoir des sorts d'ange et de lumière comme ennemis plutôt qu'amis. Un exemple marquant :

 

«Sacred powers, purify those corrupt souls, rest in peace, sinners !... Judgment !»

(Pouvoirs sacrés, purifiez ces âmes corrompues. Reposez en paix, pécheurs. Jugement !)

 

Cette phrase prononcée par Kratos a été très intelligemment décalée vers sa trahison dans la Tour du Salut dans l'adaptation manga de ToS. Juste après, la foudre divine tombe du ciel pour «purifier», c'est-à-dire laminer ces braves gars qui ne s'attendaient pas à un tel renversement de situation. Ca c'est le genre d'archétype qui donne une vision bien négative de la religion catholique dans l'inconscient. Rien que ça, c'est déjà engagé.

 

2)Discrimination

 

La discrimination est paraît-il un leitmotiv dans les Tales of : on a deux espèces qui se détestent mutuellement depuis bien longtemps. Ici, ce sont les humains et les demi-elfes. Les humains sont majoritaires et oppriment les demi-elfes : exclusion, ticket pour un voyage rapide rapide en prison après analyse de sang...

Seulement voilà, les demi-elfes ils en ont eu ras-le-bol. L'un d'entre eux, Mithos, a voulu stopper la discrimination. Mais comme son coeur était fait de haine et d'intolérance, il a voulu faire du mal aux humains puis s'en débarrasser par un génocide total. Entre temps, il a réussi a se faire croire que c'était le seul moyen d'y arriver et donc que c'était bien. Résultat : les fermes humaines avec toutes les souffrances et les morts que cela a engendré.

Lloyd, quant à lui, prône une tolérance envers chacun, qu'il soit humain, demi-elfe, nain... A la fin du jeu, le plus gros travail à accomplir est ce travail de conscientisation pour amener tout le monde à juger les gens pour ce qu'ils sont.

Origin le dit si bien : la discrimination ne vient pas des différences de races, elle vient tout simplement des différences entre les gens. Du moins, entre ce qu'ils ont de fondamental dans leur personnalité. Cette phrase m'a servi d'ouverture à la considération de la discrimination sur les normes sociales, mais j'en reparlerai probablement une autre fois.

Le message reste quand même très basique. Pourtant, trop de gens encore ne l'ont pas compris, et moi-même qui ne suis ni black, ni beur, ni homo, mais qui suis différent, j'en subis encore les foudres. Et ça fait vraiment très mal...

 

 

3)Inégalités

 

«Deux mondes opposés. Lorsque l'un prospère, l'autre dépérit.»

 

Cette phrase de Sheena explique bien les choses : Sylvarant et Tesseha'lla sont en constante compétition pour le mana, qu'on peut interpréter comme une métaphore de l'argent. Pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué, le logo du jeu illustre ce mécanisme de sablier diabolique (désolé on voit pas bien le soleil et la lune sur l'image de mon site).

Lloyd, en tant que bon idéaliste, veut absolument trouver un moyen de réunifier les deux mondes. Il veut s'attaquer au système. Ce système fait penser aux inégalités qui ont lieu dans notre monde à nous, que ce soit pays pauvres/pays riches ou encore classe dominante/classe dominée. Sans aucune exagération, Lloyd a une mentalité très communiste dans le sens où il veut détruire le système qui crée les inégalités, et ça ça déchire. On ferait bien de l'écouter un peu plus, ce camarade Lloyd.

 

4)Le courage de sauver le monde...

 

Quelle déception que de voir tous ces gens autour de moi qui voient la misère du monde et qui me disent : «Ben qu'est-ce que tu veux, on peut rien y faire...». Quelle supplice que de voir cette bande de lâches fuir l'action rebelle à la seule pensée de la police ! Putain, faites comme vos héros ! Même les héros de dessins animés ont plus de tripes que vous !

Tales of Symphonia n'est qu'un exemple parmi d'autres. Car oui, pour sauver le monde Lloyd combat, Colette la gamine combat, ils combattent tous ! Certes, leurs pouvoirs sont augmentés grâce aux exsphères, mais putain, y a d'autres moyens de gagner en force dans la réalité !

Il nous faudra combattre pour sauver le monde. Le notre. Monde qui n'est finalement pas très différent de celui de ToS du point de vue social. Il va nous falloir supporter les regards méprisants, les gens dans l'illusion qui ne veulent pas comprendre, les menaces des gouvernements, des supérieurs hiérarchiques... Il va nous falloir prendre les armes s'il le faut. S'il le faut.

Mais la plus grande force, c'est quand même le courage. Et sans espoir, pas de courage.

 

Et de l'espoir, en voilà :

 


 

 

 

III Les personnages


1) Lloyd

 

«You bastard !»

 

Lloyd a cela d'extraordinaire qu'au départ, c'était le personnage que je détestais le plus, mais qu'avec le temps, c'est celui que je préférais le plus. Au début de l'aventure, il est irréfléchi, ignorant, et se comporte comme une espèce d'ado qui ne tient pas en place. Mais on voit vite que c'est aussi un homme au grand coeur, toujours prêt à se dévouer pour aider les gens dans le besoin, quitte à s'écarter du périple de la régénération. Par la suite, il devient même un grand idéaliste, toujours rebelle mais beaucoup plus posé. Devenu meneur effectif du groupe, il finit par prendre la place de Mithos, et par là même, le pouvoir.

C'est probablement le personnage qui évolue le plus. Et pourtant, du début à la fin il garde son caractère naïf à la façon de l'Ingénu de Voltaire, qui dit ce qu'il pense haut et fort, même si ça doit remettre en question une autorité établie.

Ce qui est aussi intéressant chez lui, c'est qu'il ressemble sur certains points à son ennemi, Mithos. En effet, les deux veulent éradiquer la discrimination et rêvent d'un monde meilleur. Seulement là où Mithos n'hésitent pas à tuer des milliers et des milliers de personnes pour y parvenir, Lloyd ne souhaite sacrifier personne, car il estime que chacun a un droit à la vie. Quant au devoir de vie, on ne sait pas ce qu'il en pense, faut croire qu'il s'en fout un peu. En effet, il dit à Kratos après l'avoir battu seul à seul : «Tu peux mourir quand tu veux. Mais quand on meurt, c'est la fin.». Il en profite en plus pour renvoyer chier la promesse du paradis après la mort, thème pas vraiment évoqué dans le jeu.

Kratos a bien senti que Lloyd valait plus que Mithos. Lors de leur conversation à Flanoir, Kratos explique à Lloyd qu'il commet des erreurs, mais que contrairement à Mithos, il est capable d'admettre qu'il les a commises. Si tout le monde savait se remettre en question ainsi, le monde s'en porterait mieux : pas de dictatures notamment.


2) Mithos


 

«You have not the right.»

 

«Do you think I'm begging for forgiveness ? Ridiculous.»

 

Un personnage qui ressemble finalement beaucoup à Hitler, ne serait-ce que par ses fermes humaines directement inspirées des camps de concentration même si c'est plus utilitariste. D'ailleurs, j'ai déjà vu quelqu'un sur Internet dire «Heil Mithos !»...

Avant de mourir, la soeur de Mithos Yggdrasill lui a dit que sa dernière volonté était de faire cesser la discrimination. Il a pris le message à la lettre, mais l'a mal interprété de par la rancoeur qu'il éprouvait envers les humains. Ce qui l'a amené à créer les fermes humaines dans le but d'éliminer tous ceux qui ne sont pas de sa race, croyant que les problèmes de discrimination seraient résolus.

Ce qu'il y a de marquant chez lui, c'est que c'est un méchant qui veut faire le bien, mais en plus, que c'est un méchant avec une idéologie. Pour y arriver, il se ment à lui même et se trouve des prétextes (on appelle ça «la rationnalisation» en psychologie freudienne) pour se donner bonne conscience.

Par exemple, il avait le choix entre séparer les deux mondes et faire germer la Graine Ultime pour faire cesser les problèmes de mana dûs à la guerre de Kharlan. Obsédé par la mort de sa soeur, et aveuglé sur le système horrible qu'il allait créer, il choisit de séparer le monde en deux, avec les dégâts qu'on connaît.

A la fin du jeu, tout le monde le lâche. Et je crois qu'il voulait vraiment être ami avec Génis, car il l'a protégé du sort de Pronyma et lui a donné sa flûte histoire de lui faire comprendre que Mithos le petit garçon, c'était lui.

Je n'irai pas, comme Tristan ni Julien, voir Mithos comme un type gentil. Il est de bonne volonté, mais une réelle cruauté l'anime. Mener un génocide de l'espèce humaine, tuer une de ses fidèles servantes, Pronyma, simplement parce qu'elle l'a appelé par son vrai nom, et aussi cette réplique, à la fois bornée et violente (parce que Mithos est un type borné et violent) :

 

Yggdrasill : Why do you not accept the ideal of a world without discrimination ?

Lloyd : How can you accept the idea of killing thousands of people ?

Yggdrasill : DON'T TELL ME WHAT IS RIGHT OR WRONG !

 

(Y : Pourquoi n'acceptes-tu pas l'idéal d'un monde sans discrimination ?

L : Comment peux-tu accepter l'idée de tuer des milliers de gens ?

Y : TU N'AS PAS A ME FAIRE LA MORALE !)

 

S'ensuit un combat où Yggdrasill n'arrête pas de dire aux autres de crever... Mithos, gentil ? Arrêtez, c'est juste un des «meilleurs» méchants de fiction qui existe.


3) Colette


«I'm sorry to be sorry.»

 

Beaucoup de joueurs n'aiment pas Colette. Beaucoup de motivations sont possibles : elle est conne, elle est blonde, elle est plate, elle est d'une naïveté débile à la Candide, et elle est un peu trop «pure», si vous voyez ce que je veux dire.

Alors que Lloyd n'a jamais vraiment accroché à l'Eglise du Cruxis même s'il ne le montre pas trop, elle est pieuse depuis bien longtemps, et elle continue de croire en Martel, et pire, de croire qu'on pourrait régler les problèmes par la régénération du monde.

Mais Colette est aussi une personne très gentille, un peu trop même (devenir amie avec une Sheena qui voulait la tuer...), et elle a quand même un certain charme qui font que quelques joueurs, même des garçons, l'apprécient bien. Et toujours, toujours, tomber au bon moment, au bon endroit... Je préfère de loin Colette à Zélos, parce qu'elle a un bien meilleur fond que lui.


4) Sheena


«Prepare to die !»

 

Un personnage pas très intéressant, qui est finalement surtout là pour faire augmenter la moyenne de tour de poitrine de la gente féminine de la compagnie. L'histoire avec Volt, avec les remords et la revanche, est assez intéressante, mais j'ai pas accroché plus que ça. Pareil pour les histoires de ninja.


5) Génis


«I call upon from the land of the dead, to unleash thy fury of thunder !... Indignation !»

 

Un personnage qui aurait lui aussi être plus développé. Le plus intéressant avec lui est le fait qu'il se fasse séduire par les arguments des demi-elfes voulant leur âge d'or, et qu'il lui a fallu l'aide de son ami Lloyd pour ne pas sombrer de ce côté obscur. Si seulement je pouvais être aussi «successful» que Lloyd... -_.-)


6) Préséa


«...»

 

Bien triste histoire que celle de Préséa... Même après avoir reçu son serti-clé, elle reste taciturne, parfois froide comme un ordinateur : «Les chances de s'échapper de cette plate-forme sont de 25%.»... Le passage où elle crie parce qu'elle découvre qu'elle avait assassiné son père sans s'en rendre compte m'a vraiment choqué. Je crois que c'est pour ce genre de choses que le jeu mérite d'être déconseillé aux moins de 12 ans, pas pour les combats.

Préséa est le seul exemple de personne dans le jeu rejetée par une différence qui n'est pas raciale. Une illustration qui n'était pas de trop.

Une réplique m'a profondément touché. Génis et Préséa assis l'un à côté de l'autre chez Zélos :

 

Génis : Préséa, tu es...b...belle.

Préséa : Je suis...b...belle ?

Génis : Je te fais un compliment !

Préséa : Alors toi aussi tu es b... belle.

 

Cette réplique m'a touché parce qu'on y voit à la fois que Préséa est complètement atteinte, mais qu'en même temps, elle veut rendre l'amour qu'on lui donne. Enfin, pas trop non plus, pour Génis ça reste quand même le gros râteau ! Ah, pas d'amour sans misère...


7) Régal


"Alicia !"

 

Bien triste histoire que celle de Régal et Alicia, avec encore Mithos comme responsable en arrière plan. Le pauvre en a fait toute une hantise, et une culpabilité ma foi excessive. Car après tout, avait-il le choix ? Alicia avait demandé à être tuée pour ne plus vivre sous cette forme de monstre dégénéré, mais me revient l'image où elle le prend dans ses bras, comme pour faire un câlin...et finit sous son couteau. Même moi ça me choque, alors le pauvre Régal s'est mis ses menottes et s'est auto-administré la taule.

A la fin du jeu, Lloyd lui dit quelque chose de très sage : la vraie peine, ce n'est pas tellement d'aller en prison ou de se faire punir, la vraie peine, c'est d'essayer de vivre sa vie en essayant de la racheter. Ce qui me fait dire que la Justice ne devrait pas, dans l'idéal, punir les gens, mais les aider à vivre leur vie sans commettre à nouveau leurs erreurs. Ce ne serait pas vraiment remplacer les prisons par des hôpitaux psychiatriques, mais l'idée serait d'éduquer les gens pour leur faire comprendre pourquoi ce qu'ils ont fait est mal. Et s'ils ne comprennent pas, c'est peut-être aussi parce leurs actes étaient illégaux mais pas mauvais, comme quoi la discussion reste largement ouverte.

 

8) Raine

 

«Loyd, you need to remember that enemy's weakness.»

 

Un personnage que j'apprécie bien. Toujours aussi folle lorsqu'on parle de ruines, on trouve ça très rigolo au début mais on comprend ensuite que c'est à cause de la fois où sa mère l'a fait fuir, elle et Génis, de Tesseha'lla, par la porte d'outre-monde, en pensant qu'ils vivront mieux. Et c'est vrai, les deux ont plutôt réussi leur vie à Sylvarant, Raine a même pu devenir professeur.

Une fois que Lloyd a grandi, Raine a cessé de lui mettre des baffes. C'est à peu près la seule évolution qu'elle a eu pendant son voyage. Quant à savoir pourquoi elle craint l'eau, je ne sais pas, mais c'est dit dans ToS 2.

Raine et Régal sont les deux seuls personnages de la compagnie à se comporter comme des adultes, sauf Kratos, mais celui-ci «finit» par quitter le groupe.

Raine on l'aime aussi parce que c'est une très bonne soigneuse.


9) Zélos


«I'm just stupid ! Seriously !»

 

Ah, sacré Zélos... Pas mal de gens l'aiment parce qu'il est très drôle, mais moi je pense que c'est le pire de ceux avec qui on peut jouer car c'est un opportuniste lâche qui se range du côté des plus forts, et le problème, c'est que les plus forts ne sont pas les meilleurs. En l'occurrence, les plus forts ici, c'est le Cruxis, donc d'une certaine manière ce sont les pires... :-(

Aussi, Zélos est un obsédé, et un obsédé pervers qui plus est (regarder Sheena sous la douche...). Il aurait bien voulu initier Colette, mais celle-ci n'a pas compris de quoi il parlait (cf avant les égoûts). C'est quand même marrant parce que Zélos ressemble tellement à une femme qu'au début, j'ai cru que c'en était une !

A noter que ce qui fait la différence entre un Zélos qui aide les amis qu'il vient de trahir et un Zélos qui se suicide en se lançant dans un combat perdu d'avance contre ses amis, c'est juste la confiance que lui accorde Lloyd. Si Lloyd lui fait confiance pour l'épée éternelle, il revient avec les autres, si Lloyd ne lui fait pas vraiment confiance, Zélos perd tout espoir et se suicide. Faut croire qu'en fait, Zélos rit beaucoup, mais que c'est une façade qui lui sert à donner meilleure image de lui et à survivre, parce que dans le fond, c'est quelqu'un de très déprimé :

 

«My life was a mistake...»

(Ma vie était une erreur...)

 

Là par contre ça donne pitié de lui. Pour moi en tout cas.


10) Kratos


«Lightning blade ! Super lightning blade !»

 

Kratos a longtemps été mon personnage préféré, même après avoir fini le jeu. Désormais, c'est Lloyd, parce qu'il me ressemble plus.

Kratos est un des personnages les plus tordus du jeu. On ne sait pas trop ce qu'il veut, tout simplement parce qu'il ne sait pas trop ce qu'il veut. Favoriser le périple de l'élue ? Oui, mais en même temps je sais que ça ne règle rien. Aider le groupe de Lloyd ? Un peu, on peut toujours leur fournir des infos, mais pas se joindre à eux non plus. Et les Rénégats ? D'accord avec eux, mais Mithos ne me lâche pas de l'oeil.

Avec Anna, il lui est arrivé la même histoire que Régal, mais il n'en a pas fait tout un plat.

J'aime Kratos pour son sérieux et pour les leçons qu'il donne à Lloyd, et j'ai toujours senti, même après sa trahison dans la Tour du Salut, que c'était un type bien.

 

IV Je voulais être un démon... Le phénomène Abyssion

 

 

"I want to thank all of you, this is the power that i have been seeking.... All the power is within me, NO ONE will be able to defy...ME !"

 

Ah, Abyssion... La première fois que j'ai vu le combat, c'était mon frère qui jouait. Il savait qu'il y aurait un combat, mais il n'avait pas idée de la difficulté. Avec un peu d'apprentissage, on bat facilement Abyssion en normal. J'ai réussi à le battre en mania, mais c'était avec un omnidiviseur, que je trouve abusé. En dur, j'ai réussi sans omnidiviseur ni niveaux supérieurs à 100 : ne me reste plus qu'à le battre en mania de façon réglo, mais je crois que j'y arriverai avec des amis pour m'aider... Parce que monter des niveaux pour passer du 75 au 100, c'est long et chiant.

 

Abyssion est intéressant en ce qu'il occupe une place manquante dans le jeu : le méchant obscur qui sait pertinemment qu'il fait le mal car il n'a besoin d'aucun prétexte pour se donner bonne conscience. Rejet total de la morale, mépris absolu de la souffrance des autres, et volonté de puissance, voilà ce qui l'anime. Et en cela Abyssion ressemble à un démon, mais un mauvais démon, sûrement pas le bon démon rebelle qui serait ici plutôt Lloyd.

 

 

Dans la version japonaise, c'est encore plus violent que dans la version européenne. Voyez plutôt :

 

 

 

 

Le cri de Lloyd au début m'a marqué... Une telle résistance, mais tant d'attaques accumulées...

 

Le pire avec Abyssion, c'est que j'ai lu que dans un autre Tales of, il y a une autre personne qui veut qui s'arroger le pouvoir de Nébilim, une femme cette fois ci, et qu'elle était encore plus puissante qu'Abyssion... Ca doit être quelque chose, mais je crois que niveau boss difficiles, les uber de Diablo II sont parmi les premiers... Et en hardcore, je crois même que c'est pratiquement impossible.

 

En tout cas, mort à Abyssion !

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 00:25

Dossier Tales of Symphonia

 

logo tos bien

 

L'envie de faire un bon gros dossier sur mon jeu-vidéo préféré me démangeait depuis longtemps : le voici qui arrive. J'ai simplement décomposé le dossier en deux parties qui formeront deux articles successifs, faute de pouvoir présenter mieux. Tout d'abord un test, qui ne fera pas de publicité mensongère, ensuite une partie d'analyse à ne lire que pour ceux qui ont déjà fini le jeu. Traduction pour nos amis les mal-lisants : ya d spOilErs ! ptdr Xd

 

Tales of Symphonia est un jeu de rôle bien japonais sorti en 2005, sur Playstation 2 puis Gamecube au Japon, mais seulement sur Gamecube en Europe.
EDIT : TDG me dit qu'on peut désormais émuler la Gamecube, ce qui voudrait dire qu'on pourrait y jouer depuis un ordinateur... Je ne peux pas plus vous aider au sujet de l'émulation de ce jeu.
On y contrôle une compagnie accomplissant un voyage initiatique dans le but de «régénérer» le monde. L'ambiance est à l'heroic fantasy médiévale avec magie, épées etc, mais... disons que c'est plus compliqué.

 

 

Le jeu aura été adapté en anime et en manga. Je trouve l'anime assez mal fait, par contre , pour en avoir lu les deux premiers tomes, je crois que le manga est une bien meilleure adaptation.

 

 

L'action commence dans le village d'Isélia, à un jour bien particulier : le jour de l'oracle, celui où un ange descend du ciel pour donner une mission à l'Elue, Colette. Le but de cette mission est de briser tous les sceaux pour que l'Elue se transforme en ange et permette au monde de Sylvarant d'être régénéré. L'ennemi numéro un à ce stade, ce sont les Désians, une milice de soldats demi-elfes qui sèment la terreur et seraient responsables, entres autres, des mauvaises récoltes.

L'intrigue paraît ici complètement bateau et naïve, mais le périple de l'élue n'est en fait qu'une broutille comparé à ce qui arrive ensuite. Car comme dans tout bon jeu de rôle japonais qui se respecte, au début du jeu, on ne comprend rien au fonctionnement du monde dans lequel on joue, mais viennent ensuite les révélations avec le lot de coups de théâtre que cela peut engendrer.

 

Colette a des ailes, mais n'est pas encore tout à fait un ange.

 

Car Tales of Symphonia est bien plus qu'un jeu. Cela peut étonner les novices, mais Tales of Symphonia est à la fois un jeu, un très long film romancé, et une leçon sur l'humanité. Ce dernier aspect est rarement mis en avant, et pourtant il est très présent, plus présent même que dans le livre A la croisée des mondes du fait de la multiplicité des thèmes traités.

 

On contrôle donc une compagnie en plein voyage initiatique, mais pas complètement : les personnages ont leur propre personnalité et n'obéissent que rarement au joueur quand il s'agit de dire quelque chose de précis. On se familiarise très vite avec ces personnages si attachants aux caractères souvent complexes et évolutifs. On se rappelle avec joie Lloyd, l'ami de Colette, dormir en cours et foncer tête baissée pour sauver ses amis ou venger sa mère tuée par les Désians, Colette qui résout des problèmes en tombant maladroitement, Kratos qui reste toujours aussi stoïque et réfléchi... On n'oublie pas les désillusions, les trahisons, les éclats de pitié naïve, la tristesse que l'on partage avec les personnages. Parce que Tales of Symphonia est un jeu émouvant. Profondément. Je ne vous mens pas : il faut y jouer pour le comprendre.

 

«Tragique» : un mot qui qualifie bien ToS.

 

Certains disent que son scénario est naïf. C'est totalement faux : il est bien moins naïf que celui d'un Harry Potter ou même du Seigneur des anneaux. Certains personnages sont naïfs, mais finalement c'est mieux comme ça.

 

«Les combats peuvent sembler simples, mais lorsqu'on fait face à des ennemis très puissants, on est obligé de comprendre les diverses subtilités du système.»

 

Les combats sont «délocalisés» du monde réel, comprendre ici que dès que l'on rencontre un ennemi, un terrain réservé au combat apparaît et on ne peut en sortir. Les ennemis sont toujours visibles hors combat, sous la forme de gelée noire sur la carte du monde et de manière plus schématique dans les donjons*. Seuls les boss* n'apparaissent pas ainsi, mais on s'attend souvent à les combattre à cause du contexte.

Les combats se font en temps réel, et on contrôle jusqu'à quatre personnages face à des ennemis souvent moins nombreux mais plus résistants. Pour faire court, on peut dire que le système de combat est riche et assez complexe ; attaques spéciales, capacités ex, ex combinées... Ca peut sembler assez simple au premier abord, mais lorsque l'on fait face à des ennemis très puissants, on est obligé de comprendre les diverses subtilités. Les combats sont le seul mode de jeu où l'on peut jouer à plusieurs, en coopération jusqu'à 4 sur la version Gamecube, et c'est très pratique pour battre des boss difficiles parce que ça s'apprend très vite.

L'IA* est assez forte pour un jeu vidéo, et on peut édicter des stratégies à ses personnages pour que l'ordinateur les gère mieux et s'adapte à la situation. Cela n'empêche pas certaines bourdes, par exemple la soigneuse -Raine- qui se rapproche des ennemis dans l'obstination de vouloir être derrière les combattants au corps à corps. Remarquez, aucun ennemi ne la prend en traque alors qu'elle est essentielle, donc à con, con et demi ^^.

 

«Une partie ne suffit pas pour tout comprendre, loin de là.»

 

Le jeu dure de 30 à 45 h pour la trame principale, mais il faut facilement compter 20h de quêtes annexes, qui sont bien souvent intéressantes : costumes, passé d'un personnage, boss très puissants, donjon sadique...

La plupart des joueurs recommencent une partie, et pour cause. En effet, à chaque fois qu'on a fini le jeu, on peut dépenser des point gagnés dans des options très intéressantes : mémoire des recettes de cuisine (et c'est bien la cuisine !), plus grand stock d'objets, expérience* double... La deuxième partie vaut vraiment le coup pour ces bonus, mais aussi pour avoir une variante dans le scénario -par contre la fin est unique- ou encore découvrir tous les petits indices qu'on avait sous les yeux pour comprendre les choses et à côté desquels on est passé. Une partie ne suffit pas pour tout comprendre, loin de là.

 

 

Alors ça c'est une sacrée plaie.

 

Les graphismes sont en cell-shading* style manga, et certains emprunts à la bande dessinée servent à exprimer les sentiments des personnages. Les villes et donjons sont plutôt bien faits, mais on regrettera l'affreuse laideur de la carte du monde et la pauvreté des mimiques.

Quant aux musiques, certes ce n'est pas du grand art, mais elles savent parfaitement refléter l'ambiance du moment : tragique, tendue, violente... Les voix sont en Anglais dans la version française, et même si ce n'est pas très bien joué, elles apportent une réelle émotion dans les moments de scénario importants. Pas mal de répliques sont assez marquantes.

 

Graphismes : 14/20

 

C'est là le plus gros défaut du jeu, mais ce n'est pas bien grave : les attaques ont de la gueule, et les villes aussi.

 

Son : 14/20

 

Des musiques bien sympa et qui collent à l'ambiance, mais pas grand chose à côté de Final Fantasy VII ou Baten Kaitos.

 

Durée de vie : 20/20

 

Ni une drogue, ni trop court, ni répétitif. Certains joueurs en sont même à leur huitième partie et ne s'en lassent pas, mais rien ne nous force à faire comme eux.

 

Scénario : 17/20

 

Je me retiens de mettre plus parce qu'en matière de jeux avec des bons scénarios, il me reste encore beaucoup à découvrir (FF VII !^^). Les saynètes prennent du temps à lire mais sont souvent drôles et enrichissantes.

 

Jouabilité : 19/20

Je mets 19 et pas 20 parce que c'est frustrant de perdre à cause de l'intelligence insuffisante de l'ordinateur.

 

Difficulté : 14/20

 

Le jeu est un peu trop facile, surtout vers la fin de la quête principale, mais des boss optionnels, des modes de difficulté supérieure (et même plus pour les hardcore gamers*) permettent d'effacer cette tare si propre aux jeux d'après la Playstation.


Evaluation globale : 18/20

 

Emouvant, édifiant, très équilibré... Ce n'est pas le jeu parfait mais c'est à proprement parler un chef d'oeuvre. Chef d'oeuvre que je vous invite à découvrir.

 

 

 

 

*Vocabulaire :

 

donjon : ce n'est pas un donjon de château-fort, mais un endroit (temple, forêt, base militaire...) où il y a des ennemis à battre, des coffres à ouvrir (gné hé !), des énigmes à résoudre, et souvent un boss à la fin.

 

boss : disons que c'est un ennemi «qui sort du lot.» : plus puissant, plus gros, se bat tout seul...

 

IA : intelligence artificielle. Souvent faible dans les jeux-vidéo, hélas.

 

expérience : quand on bat des ennemis, on gagne de l'expérience. L'expérience accumulée permet de monter des niveaux, qui augmentent des choses telles que les statistiques du personnage au combat, mais pas forcément.

 

cell shading : style graphique correspondant à celui du dessin animé, mais en 3D.

 

hardcore gamer : le genre de type qui veut finir son jeu à 100%, battre le boss le plus puissant avec le moins de niveaux possible, construire le personnage le plus puissant... C'est un peu comme un fan, sauf qu'il est axé sur la performance.

 

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 10:46

Étant donné que le fond est plus important que la forme dans une oeuvre d'art, et que la forme a tout de même un rôle à jouer sur l'affectif, j'en suis venu à l'idée que les meilleures oeuvres d'art doivent à la fois apporter des lecons et plaire de par leur forme. D'où la grande valeur que j'attache à l'art engagé, rebelle.

Seulement voilà : est-ce que ca marche ? Un ami m'avait fait remarquer que dans une oeuvre d'art avec un message de fond, et qui a eu du succès, beaucoup retiennent la forme, et peu se souviennent du message. C'est par exemple le cas avec Star Wars : les films sont truffés de passages d'action, souvent très bons, mais aussi ponctués de répliques marquantes et édifiantes, émanant souvent du sage Yoda. Combien ont retenu l'idée que c'était la peur qui avait amené Anakin à virer du côté obscur ? Combien ont retenu qu'il fallait combattre cette tentation que peut être le côté obscur de la force ? 10% ? En nombre ca fait pas mal car les films ont bien marché, mais en part ca fait bien peu...

Un de mes amis avait lu Germinal (avec admiration pour l'auteur ! ^^), pourtant lors des grèves du CPE, il m'a dit que les grèves ne servaient à rien. Mauvaise interprétation du livre où la grève foire mais où on précise que c'était à cause de l'absence des syndicats ? Ou alors ignorance du message et imitation de propos de son entourage ? Plutôt la deuxième explication. L'ironie dans tout cela, c'est que pour une fois, la grève contre le CPE aura été une grève utile, le CPE étant abrogé, suivi par le CNE après examen de l'OIT (Organisation Internationale du Travail).

Et voilà qu'à 16 ans, après avoir lu Le pouvoir des fables, appris ce qu'était un apologue et disserté sur les avantages de la fiction sur les essais pour faire passer un message, je me rappelle À la croisée des mondes et Tales of Symphonia et me dit qu'il faudrait écrire un livre où le lecteur, à travers le regard du héros dans un monde fictif, découvre son monde dans toute sa misère et tous ses mécanismes. L'idée d'Omblio était née.

Au départ, c'était juste une variante de Tales of Symphonia. Puis lorsque j'ai commencé à noter mes idées au brouillon, le monde a pris forme : régimes politiques à moitié insolites, nouvelles espèces, l'URCH, les personnages, la vision scientifique de la magie... Et bien sûr la fameuse police normaliste, idée (géniale ?) que je dois à un rêve, et qui s'est ensuite articulée avec le reste du monde d'Omblio.

Elisa me dit que l'art engagé, ça peut pas marcher. Moi je m'en fous, écrire Omblio ça m'éclate (sauf pour les langues :-(   snifff... ), et puis sur tous les gens qui l'auront lu, s'il y en a 10% qui ont compris, ça sera déjà beaucoup.

Alors, que vaut l'art engagé ? Beaucoup, mais pas tant que ca !

En attendant, je vous offre ce que devrait être la quatrième de couverture du premier des quatre tomes, La milice de la norme :

"Dans les contrées humaines d'Omblio émerge une nouvelle police : la police normaliste. Qui sont ces gens s'occupant des moeurs et de la vie privée ? Que veulent-ils vraiment ?
Frank, jeune sorcier intrépide, s'interroge. Cherchant ce qui ne va pas, son voyage lui apportera peines et surprises, joies et peurs, et des éléments de réponse à la question "Dans quel monde vivons-nous ?".".

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